L’Association des barreaux du Maroc a orchestré une démonstration de force inédite en réunissant plus de 5.000 avocats au théâtre Mohammed V à Rabat, pour manifester leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme une « offensive législative » menée par le Parlement. Représentant 17 barreaux à travers le pays, les avocats ont exprimé leur ferme opposition aux réformes récemment adoptées ou en cours de préparation, qui impactent profondément leur profession.
Houcine Ziani, président de l’association, a pris la parole pour dénoncer ces initiatives législatives, en particulier les projets de loi sur la procédure civile et pénale, ainsi que d’autres textes régissant la profession d’avocat. Selon lui, ces réformes compromettent l’indépendance des avocats et, par extension, la justice elle-même. « Nos revendications ne sont ni corporatistes ni personnelles », a-t-il affirmé. « Elles représentent une défense de l’État de droit et de la légalité. »
Le président a également mis en garde contre les politiques qui cherchent à « restreindre et asservir la justice ». Il a insisté sur la nécessité d’une réforme inclusive qui prenne en compte les attentes de modernisation de la profession, ajoutant : « Les législations actuelles ne constituent pas un saut qualitatif ; elles représentent un obstacle sérieux et dangereux au développement et à la construction du Maroc moderne. »
Reda Boukmazi, avocat influent, a renchéri en affirmant que ces législations compromettent les droits fondamentaux garantis par la Constitution de 2011. « Ce qui se passe aujourd’hui est un projet régressif », a-t-il déploré.
Aziz Roubij, bâtonnier de Rabat, a conclu en rappelant que les projets de loi en question ne respectent pas la Constitution sur plusieurs points cruciaux. Face à cette mobilisation massive, les avocats se tiennent prêts à défendre non seulement leur profession, mais aussi les principes fondamentaux de justice et d’équité au Maroc.