À l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, célébrée cette année sous le thème « La peine de mort ne protège personne », la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a réitéré l’engagement du Conseil et de ses partenaires à œuvrer pour l’abolition de la peine capitale au Maroc. Lors d’une conférence de presse tenue à Rabat, Mme Bouayach a insisté sur la nécessité de sortir les condamnés et leurs familles de la terrible attente psychologique que représente la suspension de cette peine, souvent plus pénible que son exécution.
Elle a affirmé que la peine de mort ne garantit ni la sécurité des victimes ni celle de la société. Le CNDH, en tant qu’institution nationale, fonde sa position abolitionniste sur la protection du droit fondamental à la vie, en conformité avec l’article 20 de la Constitution marocaine et les engagements internationaux du pays.
Abderrahim Jamai, coordinateur de la Coalition marocaine pour l’abolition de la peine de mort, a qualifié cette lutte de « bataille humaine pour le droit à la vie », soulignant l’inutilité de cette peine pour la prévention du crime. Les études montrent que l’abolition de la peine de mort ne conduit pas à une augmentation de la criminalité, bien au contraire.
Le secrétaire général de l’Observatoire marocain des prisons, Abdallah Messad, a rappelé l’urgence d’adapter la législation nationale aux normes internationales et d’œuvrer pour l’abolition de cette peine. Il a aussi souligné que 144 pays dans le monde ont déjà supprimé la peine de mort ou cessé de l’appliquer.
Cette rencontre, qui a réuni des représentants de diverses organisations nationales et internationales, ainsi que des diplomates, marque un nouvel élan pour l’abolition de la peine capitale au Maroc, avec l’espoir de voir le pays ratifier le protocole international visant à interdire cette pratique lors de la prochaine session de l’ONU en décembre 2024.