Un sexagénaire californien ayant passé plus de trois décennies derrière les barreaux pour un meurtre qu’il n’a pas commis a été innocenté lundi à San Francisco.
Joaquin Ciria, 61 ans, qui a toujours clamé son innocence, a passé 32 ans en prison à tort. Père d’un petit garçon depuis quelques semaines au moment de son arrestation en 1990, il a été condamné à la prison à vie un an plus tard pour la mort par balles d’un trentenaire nommé Felix Bastarrica à San Francisco.
Ce dénouement est en grande partie lié à un témoin “honteux” de son long silence, qui a affirmé avoir vu le tueur, un homme qu’il connaissait. Il ne s’était pas manifesté à l’époque car il voulait venger la victime, dont il était proche. Ce témoin a aussi passé trois décennies en prison, pour avoir abattu un autre homme la veille de cette affaire.
M. Ciria, ami avec la victime lui aussi, avait un alibi mais a notamment été désigné par un jeune complice du véritable tueur. Poussé à bout lors de son interrogatoire, celui qui a véhiculé l’auteur des faits avait finalement bénéficié d’une immunité.

L’enquête initiale avait été menée par deux officiers désormais à la retraite ayant également été impliqués dans la condamnation à tort d’un autre homme en 1991, qui a reçu 8 millions de dollars l’an dernier après être resté incarcéré pendant vingt ans.
Joaquin Ciria s’est vu présenter des excuses officielles des autorités et recevra un dédommagement financier à hauteur de 140 dollars par jour (soit environ 130 euros quotidiens) durant les 32 prochaines années. Il a déclaré qu’il se consacrerait maintenant à aider les autres innocents condamnés pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.