Alors qu’elle touche à sa fin, la visite du Garde des Sceaux français, Gérald Darmanin, au Maroc est déjà qualifiée de réussie, avec une série d’avancées notables et mutuellement avantageuses dans les relations judiciaires entre les deux pays. Ces liens, en plein renforcement, ont été couronnés par la visite d’État du président Macron dans le royaume l’hiver dernier, suivie d’un véritable ballet ministériel français couvrant plusieurs secteurs et générant des retombées multiples.
Avec son homologue marocain, Abdellatif Ouahbi, le ministre français a d’abord reconnu l’aide précieuse du Maroc dans de grandes affaires pénales et la lutte contre le terrorisme, un domaine où la coopération avec les services marocains s’avère déterminante.
La France, a constaté Darmanin, comme dans l’affaire du dangereux narcotrafiquant Mohammed Amran, dont deux complices ont été arrêtés à Marrakech, se trouve confrontée à un phénomène préoccupant : de nombreux criminels recherchés en France choisissent la ville ocre comme base de repli et de retraite. En réponse, les autorités marocaines vont intensifier leur traque de ces “touristes” indésirables, avec un échange de données plus fluide et des procédures d’extradition simplifiées pour permettre leur jugement en France. Cette coopération policière sera encore renforcée par une coordination accrue à plusieurs niveaux.
Grâce à une francophonie judiciaire bien ancrée et à un modèle juridique marocain inspiré de celui de la France, éléments clés d’une coopération exemplaire, le ministre français de la Justice n’a pas été déçu des résultats de sa visite. Plusieurs accords ont été signés, notamment sur la modernisation des systèmes judiciaires et de gouvernance, ainsi que sur les bonnes pratiques et la formation des magistrats marocains, un point que son homologue marocain considère comme un préalable essentiel.
Par Jalil Nouri
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