Le 10 septembre 2024, la bande de Gaza a de nouveau été le théâtre d’une tragédie humaine bouleversante. Le massacre de Khan Younes a eu lieu lorsque l’armée israélienne a largué trois bombes américaines de type « MK 84 » sur un camp de réfugiés dans la région de Mawasi, à Khan Younes, entraînant la mort de plus de 40 personnes et laissant plus de 60 blessés. Ce bombardement est considéré comme l’un des événements les plus atroces du conflit actuel, selon les équipes de secours sur place.
D’après les informations fournies par le Mouvement Euroméditerranéen pour les Droits de l’Homme, l’armée israélienne a utilisé des bombes de grande puissance dans une zone densément peuplée de civils déplacés. Le choix de cibler une région abritant des familles réfugiées sous des tentes, a affirmé l’observatoire, ne peut être justifié en aucune manière, soulignant l’intention manifeste de faire le maximum de victimes civiles. Le site du bombardement abritait environ 20 à 40 tentes, toutes habitées par des déplacés palestiniens, enterrées sous le sable après les explosions.
Les équipes de la défense civile à Gaza ont signalé que les frappes ont causé des cratères d’une profondeur allant jusqu’à 10 mètres, témoignant de la puissance destructrice des bombes utilisées. Dans un communiqué, le porte-parole de la défense civile a déclaré : « Nous faisons face à l’une des pires atrocités commises dans cette guerre, avec des corps ensevelis sous les décombres alors que les opérations de sauvetage se poursuivent dans des conditions extrêmes. » En raison du manque de moyens et de l’absence de lumière, les équipes de secours luttent pour retrouver les victimes, au milieu de la terreur qui règne parmi les survivants.
Réactions internationales et palestiniennes
La scène d’horreur a provoqué de vives réactions. Le ministère des Affaires étrangères palestinien a vivement condamné ce massacre, dénonçant l’inaction internationale face à ce qu’il qualifie de « guerre d’extermination » visant à déplacer et éradiquer le peuple palestinien. Le Mouvement du Jihad islamique a également exprimé son indignation, accusant l’administration américaine de complicité en fournissant des armes à l’armée israélienne. Ils qualifient cette attaque de « crime de guerre », réitérant la responsabilité des États-Unis dans cette violence.
Sur le plan local, le directeur général du bureau médiatique du gouvernement à Gaza a exprimé sa consternation sur les ondes de la chaîne Al-Jazeera, qualifiant ce massacre d’« acte qui fait honte à l’humanité », tout en précisant que les bombardements israéliens sont devenus de plus en plus décomplexés face au silence de la communauté internationale.
Du côté israélien, le porte-parole de l’armée a défendu l’opération, affirmant que la frappe ciblait un centre de commandement du mouvement Hamas dans la région, une justification vivement contestée par les autorités palestiniennes et les organisations de défense des droits de l’homme.
Un drame au cœur d’un conflit interminable
Ce massacre s’inscrit dans une longue série d’attaques qui, depuis près d’un an, ensanglantent la bande de Gaza. En effet, cela fait maintenant 340 jours que l’offensive israélienne sur Gaza a débuté, laissant des milliers de morts et des dizaines de milliers de blessés. Rien que dans les dernières 24 heures, 33 Palestiniens ont perdu la vie dans diverses frappes menées par l’armée israélienne à travers le territoire.
Au milieu du chaos, les habitants de Gaza continuent de vivre sous la menace permanente, alors que la violence et les bombardements ne montrent aucun signe d’apaisement. Les scènes de carnage à Khan Younes ne sont qu’un exemple tragique parmi tant d’autres, dans un conflit qui semble ne plus avoir de limites.