Pour la deuxième journée consécutive, des manifestations appelées sur les réseaux sociaux sous le mot-dièse «GenZ212» ont eu lieu ce dimanche dans plusieurs villes du Royaume. Les cortèges ont réclamé le droit à la santé, à l’éducation, à l’emploi et la lutte contre la corruption et la cherté de la vie, tandis qu’un dispositif policier renforcé a donné lieu à des interventions et de nombreuses interpellations, suivies pour beaucoup de remises en liberté.
Rabat : tension sur l’axe parlement–Bab El Had
Dans la capitale, un fort déploiement a été observé sur l’avenue Mohammed V, face au Parlement, ainsi que place Bab El Had et place Al Joulan. Plusieurs artères principales ont été bouclées. Des arrestations de dizaines de jeunes ont eu lieu au gré de courses-poursuites et mouvements de foule.
Casablanca : Sraghna sous haute surveillance
À Casablanca, un rassemblement a eu lieu place Sraghna (Derb Sultan) dans la soirée. Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants et interpeller plusieurs personnes, selon des témoins. Tensions, bousculades et quelques blessés ont été signalés dans les rues adjacentes. Plus tôt dans la journée, une marche matinale s’était formée en présence des députées Nabila Mounib (Parti socialiste unifié) et Fatima Tamni (Fédération de la gauche), sous fort encadrement policier.
Tétouan : de la « Khasa » au boulevard Mohammed V
À Tétouan, l’intervention des forces de l’ordre a eu lieu sur la place Moulay El Mehdi (« Khasa ») avant qu’une marche ne se dirige vers la rue d’Algérie. Des slogans ont réclamé la réforme de la santé et de l’éducation, l’emploi et la fin de l’autoritarisme. Les axes de la place « Khasa », des rues 10 Mai, Al Wahda, d’Algérie et du boulevard Mohammed V ont connu courses-poursuites et arrestations.
Tanger : itinéraire déplacé, interpellations en série
À Tanger, la marche initialement prévue place du 20 Août a été déplacée vers la place Sour l’Maâgazine en raison d’un dispositif policier massif, avant de prendre la direction de la place du 9 Avril. Des interventions ont conduit à des dizaines d’interpellations et des poursuites dans plusieurs rues. Une grande partie des personnes arrêtées a été relâchée par la suite, selon des correspondants sur place.
D’autres villes concernées et réaction politique
Des situations similaires ont été observées à Agadir et dans d’autres localités. Parallèlement, des interdictions de “regroupements non autorisés” ont été notifiées dans plusieurs préfectures ce dimanche.
Sur le plan politique, la Fédération de la gauche démocratique a annoncé suspendre sa participation aux concertations électorales avec le ministère de l’Intérieur, dénonçant un « usage systématique de la force » et demandant la libération immédiate de tous les interpellés.