La mort du chef emblématique du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué vendredi lors d’une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, marque un tournant pour le mouvement islamiste pro-iranien. Alors que le Conseil de la Choura, l’instance dirigeante suprême du Hezbollah, s’apprête à désigner un nouveau leader, tous les regards se tournent vers Hachem Safieddine, cousin de Nasrallah et figure influente du mouvement.
Selon une source proche du Hezbollah, Hachem Safieddine est le candidat « le plus susceptible » de succéder à Hassan Nasrallah. Âgé de quelques années de moins que son défunt cousin, Safieddine partage de nombreuses similitudes avec lui, tant sur le plan physique que religieux. Arborant lui aussi le turban noir des Sayyed, descendants du prophète Mahomet, Safieddine se présente comme un leader charismatique au sein du parti. Il a poursuivi des études religieuses en Iran et ses liens avec Téhéran sont renforcés par le mariage de son fils avec Zeinab, fille du général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe américaine en 2020.
En attendant l’élection officielle, Naïm Qassem, actuel numéro deux du Hezbollah, devrait prendre temporairement les rênes du mouvement. Cependant, la position dominante de Safieddine au sein du Conseil de la Choura, où il est l’un des sept membres, et son autorité reconnue, font de lui le prétendant le plus sérieux pour guider le Hezbollah dans la période à venir.
Depuis plusieurs années, des spéculations sur sa succession circulaient au sein du mouvement et au-delà. Amal Saad, spécialiste du Hezbollah, confirme que Safieddine remplit les critères essentiels pour prendre la tête du parti : être membre du Conseil de la Choura et incarner une personnalité religieuse respectée. Elle souligne également son influence croissante, notamment par ses allocutions enflammées lors des funérailles des commandants du Hezbollah tués par Israël.
Bien que moins visible sur la scène publique que Nasrallah, particulièrement depuis la guerre de 2006, Safieddine s’est affirmé comme le visage du parti lors de plusieurs événements politiques et religieux. Il a récemment déclaré, lors des funérailles du commandant Mohammed Neemeh Nasser, que « dans notre résistance, lorsqu’un commandant devient martyr, un autre reprend la bannière avec force et détermination. »
Alors que le Hezbollah continue de mener sa lutte contre Israël, financé et armé par l’Iran, la mort de Nasrallah ouvre une nouvelle page dans l’histoire du mouvement, avec Hachem Safieddine comme figure potentielle pour assurer la continuité de cette résistance.