Samedi 28 septembre vers 13h 30 Gmt, le Hezbollah libanais a confirmé la disparition de son chef dans une frappe israélienne qui avait visé la veille à Beyrouth le Quartier général de la milice chiite .
Vendredi 27 septembre, l’armée israélienne avait annoncé avoir éliminé Hassan Nasrallah ainsi que d’autres responsables du Hezbollah. Un assassinat qui n’a été confirmé que le lendemain.
Un coup de tonnerre !
« C’est un coup de tonnerre » qui ne « pourra pas laisser Téhéran indifférent . La mort du leader du Hezbollah , une fois confirmée , peut constituer « une déflagration » régionale « , estime le chercheur et le spécialiste du Proche-Orient David Rigoulet-Roze
L’armée israélienne avait annoncé samedi 28 septembre avoir « éliminé » Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth.
« C’est un coup de tonnerre », réagissait sur franceinfo David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.
Hassan Nasrallah se montrait très peu ces dernières années!
» Il faisait très peu d’apparitions publiques sur les vingt dernières années, c’était rarissime, tout simplement parce qu’il se savait exposé. Il était l’incarnation du Hezbollah, c’était plus qu’un simple responsable. D’abord parce qu’il était intimement lié au régime iranien, au Guide suprême. C’est un sayyid, un descendant de la famille du prophète, il y a une aura religieuse aussi qui est associée à sa personne. Donc si son décès est confirmé, cela constitue un coup de tonnerre. » précisait David Rigoulet-Roze .
Les frappes menées par Israël au Liban ne s’arrêteront pas pour autant ?
» Il est peu probable que la logique guerrière s’arrête avec la disparition du chef du Hezbollah, parce que cela peut constituer une déflagration. Il est évident que cela ne pourra pas laisser indifférent Téhéran. » , souligne par ailleurs David Rigoulet-Roze .
« Jusqu’à présent, l’Iran avait adopté une posture de soutien indirect, en évitant une logique d’escalade , voire de réserve. Mais vu ce qui vient de se passer, il est impossible de maintenir un statu quo de cette nature. Et donc la vraie question va être sur la nature de la riposte iranienne. »David Rigoulet-Roze à franceinfo
Pour David Rigoulet-Roze : « Le Hezbollah, c’est le « bijou de la couronne », c’est une création de l’Iran. Il y aura une réponse. La vraie question, c’est la nature de cette réponse. Parce qu’effectivement, sur le plan conventionnel, l’Iran est très contraint. L’Iran ne veut pas prendre le risque d’être entraîné dans une confrontation directe avec notamment les Etats-Unis, parce que l’Iran sait que le risque serait immense. Mais en même temps, il est impossible de ne rien faire. Il y a un arbitrage. Hier, il y a d’ailleurs eu une réunion du conseil de sécurité de la république islamique autour du Guide suprême pour définir quelle peut être la nature de cette riposte et les attendus stratégiques sous-jacents. »
Depuis plusieurs heures ce samedi, effectivement , la banlieue sud de la ville, bastion du Hezbollah libanais, était toujours visée par d’intenses bombardements israéliens. Et le chef de l’armée israélienne promet d' »atteindre » toute personne menaçant Israël après la mort annoncée du chef du Hezbollah .
Par ailleurs, vendredi matin des sources diplomatiques affirmaient avoir été informés que des journaux américains préparaient déjà des articles à propos de l’assassinat de Hassan Nasrallah , bien avant que l’armée israélienne n’en fasse l’annonce !
Donc , il est très difficile de croire Anthony Blinken et la Maison Blanche lorsqu’ils prétendent n’avoir pas été mis au courant des frappes israéliennes sur le QG du Hezbollah.
Avec France Info