Qu’il s’agisse des débrayages des avocats pour protester contre les nouvelles dispositions fiscales les concernant ou la loi de procédure civile, qu’il s’agisse des grèves quasi hebdomadaires ou carrément par arrêts de trois jours successifs,deux fois ce mois de septembre en attendant d’autres mouvements à venir, ou encore les lubies et déclarations à l’emporte-pièce du ministre de tutelle, Abdelatif Wahabi, qui fait peser un climat délétère, on ne peut pas dire que les juges travaillent dans des conditions propices à l’exercice de leur fonction.
L’encombrement des dossiers dans les bureaux et le retard pris dans le déroulement des procès,comme celui de l’affaire dite « Escobar du Sahara » ou Nassiri-Bioui, qui traîne depuis bientôt un an, s’ajoutent à ce malaise dont pâtissent les citoyens dans les tribunaux du pays.
Le ministre, qui porte une grande part de responsabilité dans cette situation, alors qu’il était censé faire aboutir de grandes réformes, secteurs, bette en touche en guise de réponse à son incompétence maintes fois démontrée depuis son arrivée aux affaires du pays.Sa gestion catastrophique du secteur aurait mérité que le chef du gouvernement le renvoie à son cabinet d’avocat, mais il n’en fut rien.
Les alliances au sein de la majorité gouvernementale où priment les notions de cohésion, de solidarité entre les partis et de stabilité de l’exécutif sont d’une telle incompréhension que le pire des portefeuilles peut survivre à toutes les protestations et crises de légitimité.
En attendant la décision d’un hypothétique remaniement ministériel maintes fois reporté,la justice attendra que les mouvements de grève s’achèvent pour reprendre sa dynamique et l’arrivée d’un nouveau ministre pour effacer le lourd bilan de l’actuel qui fait l’unanimité contre lui, et mérite le titre de pire ministre que la justice ait connu, c’est le moins que l’on puisse dire.