Un rapport récent du Centre Carnegie pour la Paix Internationale met en lumière les efforts continus de la Russie pour étendre son influence dans la région du Maghreb, composée de l’Algérie, de la Libye, du Maroc et de la Tunisie. Depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou en 2022, la Russie cherche à renforcer ses liens avec ces pays dans des secteurs clés tels que le commerce, l’énergie et la défense.
Selon le rapport, la stratégie de la Russie dans la région se base à la fois sur des réussites et des échecs. D’une part, Moscou a réussi à exploiter le mécontentement des régimes maghrébins face au soutien sécuritaire limité de l’Occident. Elle a également su capitaliser sur l’opinion publique locale, souvent critique à l’égard des puissances occidentales, particulièrement en réaction aux conflits en Ukraine et à Gaza. Toutefois, la Russie fait face à d’importants défis en raison des relations complexes et des rivalités locales. De plus, les différences linguistiques, culturelles et politiques entre la Russie et cette région, historiquement rattachée au monde arabe, compliquent la tâche de Moscou dans ses efforts pour s’ancrer davantage au Moyen-Orient.
Le rapport souligne que le Maroc, quant à lui, reste largement à l’écart de la stratégie russe de gain d’influence dans le Maghreb. Grâce à ses partenariats sécuritaires solides avec les États-Unis et l’Europe, Rabat se positionne comme un allié majeur hors OTAN, participant régulièrement aux exercices militaires dirigés par Washington. Cependant, malgré cette position diplomatique favorable à l’Occident, les relations économiques entre le Maroc et la Russie continuent de croître. En 2021, les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté de 42 %, avec une dépendance marocaine notable sur les importations agricoles russes.
En revanche, l’Algérie est devenue un partenaire stratégique de la Russie, surtout depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune en 2019. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les liens entre Moscou et Alger se sont encore renforcés. L’Algérie continue d’acheter des armes russes et de mener des exercices militaires conjoints avec les forces russes, provoquant l’inquiétude des pays occidentaux et du Maroc. Malgré cette alliance militaire, aucune preuve ne montre que l’Algérie ait acquis les avions de chasse russes de dernière génération, comme le Su-34 et le Su-57. En raison des perturbations dans les livraisons d’armes russes causées par la guerre en Ukraine, l’Algérie s’est tournée vers d’autres fournisseurs, tels que la Chine, l’Allemagne et l’Italie.
En Libye, la stratégie russe a été plus fructueuse. Moscou a soutenu militairement le maréchal Khalifa Haftar, lui permettant de sécuriser l’accès aux champs pétrolifères, aux bases aériennes et aux ports stratégiques du pays. Cela confère à la Russie une position logistique clé dans sa stratégie de sécurité, non seulement en Libye, mais aussi dans la région du Sahel et au Soudan.
En Tunisie, les relations russo-tunisiennes restent limitées, la diplomatie algérienne jouant un rôle intermédiaire entre les deux pays. Cependant, avec le virage autoritaire pris par le président tunisien Kais Saïed et l’érosion des relations de Tunis avec l’Occident, la Russie pourrait y trouver une opportunité pour resserrer les liens avec ce pays nord-africain.
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Simoom
27 jours il y a
Bravo le Maghreb ! Avec l’ascension des BRICS, le génocide épouvantable à Gaza, et la guerre par procuration de l’Occident contre la Russie tuant des centaines de milliers d’Ukrainiens, il est grand temps de se défaire de l’empire du mal, les États-Unis.
Bravo le Maghreb ! Avec l’ascension des BRICS, le génocide épouvantable à Gaza, et la guerre par procuration de l’Occident contre la Russie tuant des centaines de milliers d’Ukrainiens, il est grand temps de se défaire de l’empire du mal, les États-Unis.