Ces derniers mois, des pages « suspectes » sur les réseaux sociaux, notamment Instagram et Facebook, ont émergé pour promouvoir des jouets sexuels et gadgets intimes d’origine inconnue. Ces pratiques suscitent une vive controverse au sein de la société marocaine, où les associations de protection des consommateurs et les autorités s’interrogent sur la manière dont ces produits, considérés comme contraires à la décence publique, pénètrent le marché numérique.
Un vide juridique exploité
Selon Ahmed Bioud, président de l’association « Avec les consommateurs », la situation découle d’un vide juridique en matière de commerce électronique. « Ces produits sont interdits dans les magasins physiques, ce qui pousse les commerçants à se tourner vers les réseaux sociaux et les plateformes numériques. Il est impératif de légiférer pour réguler cet espace virtuel et protéger les consommateurs », a-t-il déclaré.
Bioud souligne également que certains produits encouragent des pratiques sexuelles extrêmes, comme le sadisme ou la violence, incompatibles avec les valeurs morales et culturelles du Maroc. Il appelle à une clarification de la position du pays : soit en permettant un encadrement strict, soit en renforçant les interdictions pour lutter efficacement contre ce type de commerce.
Un précédent révélateur
Il y a quelques années, Actu-Maroc avait dénoncé un commerçant basé à Casablanca qui importait et vendait des poupées sexuelles ainsi que d’autres gadgets intimes, tout en distribuant des flyers publicitaires dans la ville. Suite à la publication de notre article, le commerçant avait été rapidement interpellé et présenté à la justice. Cette intervention avait montré que des actions concrètes peuvent être prises pour enrayer ces pratiques, à condition que les autorités soient alertées et mobilisées.
Une nouvelle voix qui s’élève
Cependant, une partie croissante des Marocains revendique leur droit à vivre leur sexualité de manière libre et décomplexée, à l’image des pays occidentaux. Pour ces citoyens, l’importation et la vente de ces produits devraient être autorisées, comme tout autre bien de consommation. Ils considèrent que ces gadgets ne sont qu’une réponse à des besoins intimes, et leur interdiction soulève des questions sur les libertés individuelles. Ces voix appellent à un débat sociétal sur la possibilité d’encadrer légalement ce commerce au lieu de l’interdire, dans un cadre respectant les choix personnels de chacun.
Des préoccupations sociétales
Abdelkarim Chafii, vice-président de l’université marocaine de protection des consommateurs, dénonce également le caractère nuisible de ces produits. « Ils instaurent une vision troublée des relations sexuelles et peuvent même être consultés par des mineurs sur les réseaux sociaux, ce qui est extrêmement grave », alerte-t-il.
Chafii appelle à une action coordonnée pour identifier et fermer ces pages commerciales illégales, tout en renforçant les lois pour mieux encadrer le commerce en ligne et protéger les jeunes et les consommateurs.
L’urgence d’un cadre légal
Les autorités marocaines sont désormais face à un choix crucial : accepter et encadrer strictement ce type de commerce ou renforcer les interdictions pour défendre les valeurs culturelles du pays. Le débat est ouvert, mais une chose est certaine : il est temps que des mesures concrètes soient prises pour éviter que le Maroc ne devienne un terrain fertile pour ce type de produits.
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Véritable dilemme cornélien où la recherche du « juste milieu » va s’averer délicate
Salut, il est à noter que Monsieur bioud n’est pas le président de l’association « avec les consommateurs » je vous demande de rectifier .il l’a été , mais depuis des années il ne l’est plus. Cordialement
Salam, très bonne remarque.
Mais ce qui m’interroge dans ce cas, c’est comment ce journal, que je respecte, peut prétendre qu’aujourd’hui, M. Bioud a donné son avis sur cette affaire en tant que président de cette association alors qu’il ne l’est plus depuis longtemps ???
Exactement, et l’association à un nouveau bureau et présidence.
Des produits considérés « comme contraires à la décence publique, pénètrent le marché numérique. »
L’article aurait pu ne pas employer le mot « pénétrer » !
Compte tenu du sujet de l’article, j’aurais évité d’employer le mot « pénétration » du marché