L’échec des négociations entre les syndicats et le gouvernement sur le droit de grève, ainsi que la mise en veilleuse du dialogue social, ont eu pour effet immédiat de durcir les relations entre les partenaires sociaux et d’exacerber le malaise.
Prenant leur revanche après avoir refusé de voter pour le nouveau code et acté la fin du gentleman’s agreement avec le gouvernement, deux des syndicats les plus représentatifs, l’UMT et la CDT, ont aussitôt ravivé le réflexe des grèves en série.
Plusieurs secteurs ont été activés dans ce sens, notamment la santé et l’enseignement, en attendant d’autres professions, ce qui promet un printemps agité après le Ramadan.
Le gouvernement assume sa part de responsabilité en n’ayant pas empêché les syndicats de claquer la porte du Parlement. Il ne peut désormais plus compter sur leur présence à la même table de négociations dans le cadre du dialogue social, tant leur rancœur est grande. Leur discours s’est durci, laissant présager une radicalisation à venir.
Avant de les voir monter sur leurs grands chevaux, le ministre de l’Emploi, trop sûr de lui, a péché par une méconnaissance du tempérament bouillant des syndicalistes, d’autant plus que ces derniers ont toujours accusé le gouvernement de vouloir les berner.
Après 60 ans de tergiversations, de faux calculs et d’épreuves de force, le texte sur le droit de grève a finalement été adopté devant un Parlement à moitié vide, malgré l’importance capitale de cette question, clé de voûte du climat et de la paix sociale.
Par Jalil Nouri
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