Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a réclamé ce vendredi une enquête « indépendante, rigoureuse et transparente » suite à l’explosion de bipeurs et de talkies-walkies utilisés par des membres du Hezbollah au Liban. Ces dispositifs, apparemment inoffensifs, auraient été piégés, causant ainsi un véritable carnage.
S’exprimant devant le Conseil de sécurité, Volker Türk a averti que l’utilisation de ces appareils piégés pourrait constituer un « crime de guerre ». Il a souligné que le droit international humanitaire interdit formellement l’utilisation de dispositifs explosifs ayant l’apparence d’objets ordinaires, et que ces attaques visaient à « propager la terreur parmi les civils ». Il a insisté sur la nécessité de respecter les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans les conflits armés. « La guerre a des règles », a-t-il martelé.
Le ministre des Affaires étrangères libanais, Abdallah Bou Habib, présent lors de la réunion, a accusé Israël d’avoir orchestré ces explosions, qualifiant l’État hébreu de « terroriste » et « d’État voyou ». Selon lui, faire exploser à distance ces appareils de communication de manière collective, sans distinction entre civils et combattants, constitue une méthode de guerre sans précédent. Il a affirmé que ces attaques avaient visé des milliers de personnes de tout âge, vaquant à leurs occupations quotidiennes, ce qui s’apparente, selon lui, à une forme de « terrorisme ».
En réponse, l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU, Danny Danon, a répliqué en rejetant les accusations. Il a soutenu que le véritable problème était l’agression du Hezbollah et a averti le Liban qu’il porterait la responsabilité des souffrances de son peuple s’il ne prenait pas des mesures contre le groupe islamiste soutenu par l’Iran. Danon a également affirmé qu’Israël ne cherchait pas à étendre le conflit mais seulement à protéger ses citoyens.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a exprimé la « très grande inquiétude » des Nations Unies face à l’escalade de la violence autour de la Ligne bleue, la ligne de démarcation entre le Liban et Israël définie par l’ONU. Il a appelé toutes les parties à faire preuve de « retenue maximale » pour éviter une aggravation du conflit.
Les explosions des bipeurs et talkies-walkies, survenues mardi et mercredi, ont déjà fait 37 morts et 2931 blessés, selon les autorités libanaises. Depuis lors, les échanges de tirs se sont intensifiés entre l’armée israélienne et le Hezbollah, exacerbant les tensions dans la région. Alors que l’appel à la désescalade retentit, l’enquête demandée par le Haut-Commissaire de l’ONU pourrait s’avérer cruciale pour établir les responsabilités et prévenir de futures violations du droit humanitaire.