Le secteur de la justice au Maroc s’apprête à vivre une nouvelle période de paralysie avec l’annonce d’une grève nationale de trois jours, prévue mardi, mercredi et jeudi prochains. Cette action, initiée par le Syndicat national de la justice, touchera l’ensemble des tribunaux du Royaume, les centres des magistrats résidents, ainsi que les directions et centres de conservation régionaux. Le syndicat entend ainsi attirer l’attention du gouvernement sur le retard pris dans la satisfaction des revendications des fonctionnaires du secteur, notamment la mise en œuvre de la réforme du statut des greffiers, un dossier qui avait fait l’objet d’un compromis en mai 2023.
Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte de tension grandissante. Après une première série de grèves en juillet, marquée par six jours d’arrêt de travail, la Fédération nationale du secteur de la justice, affiliée à l’Union nationale des travailleurs du Maroc, a décidé de durcir le ton face à l’inaction du gouvernement. Les revendications portent principalement sur l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires, mais surtout sur l’application des amendements au statut des greffiers, convenus il y a plusieurs mois mais toujours en attente de mise en œuvre.
Le syndicat a également annoncé la tenue d’une nouvelle série de grèves début septembre, accompagnée d’une marche nationale le 4 septembre. Cette manifestation partira du siège du ministère de la Justice pour se terminer devant celui du ministère de l’Économie et des Finances. Par ailleurs, le syndicat a critiqué le silence des autorités compétentes face à ces revendications, mettant en garde contre les conséquences potentiellement désastreuses pour les justiciables, en particulier durant cette période estivale où les services judiciaires sont souvent sollicités pour la résolution d’affaires en suspens.
Face à l’inaction gouvernementale, le syndicat ne compte pas s’arrêter là et prévoit d’autres formes de protestation tout au long du mois d’août, tout en tenant les autorités responsables des répercussions que cette situation de blocage pourrait engendrer.