Selon un rapport récent du Baromètre arabe, 35 % des jeunes Marocains envisagent l’émigration, un chiffre qui suscite de nombreuses interrogations sur les causes profondes de cette tendance. Pourquoi tant de jeunes, en particulier les diplômés, sont-ils tentés de quitter leur pays pour chercher un avenir meilleur ailleurs ? Le rapport souligne que les jeunes et les titulaires de diplômes universitaires sont les plus enclins à envisager l’émigration, motivés par le désir de trouver de meilleures opportunités d’emploi et des conditions de vie plus favorables à l’étranger. Mais cela signifie-t-il que le Maroc échoue à répondre aux aspirations de sa jeunesse ?
Le contexte économique difficile est un facteur majeur alimentant ce phénomène. Selon un chercheur en psychologie sociale, le taux de chômage, qui atteint 13 % avec une proportion significative de jeunes touchés, est un moteur principal de cette envie d’émigration. Mais est-ce uniquement une question de manque d’opportunités ou existe-t-il un problème plus profond de déconnexion entre les politiques publiques et les besoins réels des jeunes ?
le sociologue met également en lumière un autre aspect : le rêve d’une vie meilleure, souvent décrit comme une « migration vers l’Eldorado ». Ce phénomène, répandu dans le monde entier, est-il simplement le reflet d’une insatisfaction grandissante envers la réalité locale ? Il se demande si les politiques actuelles, souvent limitées à des initiatives ponctuelles comme l’ouverture de centres de jeunesse, sont réellement efficaces. Ne faut-il pas plutôt une stratégie plus globale et ciblée pour accompagner les jeunes et les dissuader de partir ?
Enfin, un autre sujet de préoccupation est la « fuite des cerveaux ». Avec 20 % des jeunes diplômés souhaitant émigrer, quelle est la conséquence pour le Maroc en termes de perte de compétences ? La migration de jeunes professionnels marocains vers des pays comme le Canada, où les conditions de travail sont plus attractives, met-elle en lumière l’incapacité du Maroc à retenir ses talents ? Et que dire des politiques de ces pays qui, avec leurs campagnes publicitaires et promesses de meilleures conditions, parviennent à capter l’élite marocaine ?
Face à cette situation, il est temps de se demander si le Maroc est prêt à relever le défi de répondre aux attentes de sa jeunesse, ou s’il continuera à perdre ses meilleurs éléments au profit d’autres nations.