La campagne pour la réélection d’Abdelmadjid Tebboune, bien que soutenue par plusieurs formations politiques, suscite des doutes quant à sa légitimité et à l’enthousiasme des électeurs. Avec un taux d’abstention record de 60 % lors de son élection en 2019, la principale interrogation demeure la participation des électeurs. Beaucoup d’Algériens sont désillusionnés, ne croyant plus aux promesses de réformes socio-économiques. Les conditions économiques précaires, combinées à une érosion des libertés sous Tebboune, ont poussé une partie de la population à envisager l’exil, tandis que d’autres, espérant une amélioration, hésitent encore à voter.
La campagne de Tebboune, axée sur des promesses d’investissements et de développement économique, semble peu crédible face à la réalité économique actuelle, marquée par une dépendance excessive aux hydrocarbures et une situation sociale tendue. Ses opposants, bien que moins connus, dénoncent un régime qui limite les libertés et se coupe des aspirations populaires, héritées notamment du mouvement Hirak, qui avait mobilisé des millions de citoyens pour réclamer un changement profond.
Face à ce climat, la réélection de Tebboune pourrait renforcer un « divorce » entre la classe politique et une population lassée par l’immobilisme et la répression des libertés.
Le peuple algérien, éreinté par des années de stagnation, aspire profondément à un changement véritable. Pourtant, les magouilles électorales et le déséquilibre criant dans la course à la présidentielle du 7 septembre laissent peu de place à l’espoir. Il est clair que le train politique continuera sous la direction du même conducteur, Abdelmadjid Tebboune. Toutefois, ce voyage incertain ne promet ni vitesse, ni progrès, et les arrêts fréquents risquent encore une fois de retarder les attentes des citoyens, comme cela a été le cas par le passé.