Rabat, au centre de la crise grave entre Alger et Paris

Si la tension existait entre Alger et Paris avant la visite de Macron au Maroc, marquée par l’évolution historique de la position française sur le dossier du Sahara, ce revirement diplomatique a exacerbé l’animosité du pouvoir militaire algérien à l’égard de la France.
Cette visite du président français dans le royaume, son discours devant le Parlement reconnaissant la souveraineté marocaine sur son Sahara, et la multitude d’accords signés lors de cette visite ont été considérés comme un coup à portée fatale aux relations déjà tendues entre la France et l’Algérie, cette dernière étant allergique aux succès diplomatiques du Maroc et à tout rapprochement entre le Maroc et la France, qui se fera inéluctablement à son détriment, puisque Rabat en sort grandement renforcée.

Dans cette partie d’échecs, le pouvoir algérien s’est senti humilié et ses intérêts piétinés, alors qu’aujourd’hui, c’est la France qui pense être la cible d’humiliations par la vague de tentatives de déstabilisation orchestrée par le gouvernement algérien. Celui-ci aurait lancé et financé des influenceurs algériens sur le sol français pour répandre la haine, inciter aux actes terroristes et encourager l’assassinat de militants anti-pouvoir algériens.

Avec cette guéguerre psychologique, qui prend ces derniers jours des proportions inattendues et est menée par Alger pour donner des cauchemars aux autorités françaises, déjà fortement secouées par une crise politique interne sans fin – en premier lieu le président Macron –, le pouvoir algérien inaugure une nouvelle stratégie dans les relations internationales, qui n’honore guère les commanditaires de tels actes.

La France accuse le coup avec force et détermination et n’est pas prête à s’avouer vaincue face au chantage, car elle a tout à gagner avec le Maroc et rien avec une Algérie en perdition, qui peut à tout moment basculer dans une guerre civile latente.

Par Jalil Nouri

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