La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Rabat a entamé, mercredi 6 mars, le procès de neuf accusés impliqués dans deux affaires distinctes, mais aux ramifications similaires. Parmi eux figurent un commissaire judiciaire et deux anciens officiers de police, un commissaire principal et un officier de police principal, radiés du corps de la sûreté nationale en raison de fautes graves. Ils sont poursuivis pour constitution d’une organisation criminelle, vol qualifié et usurpation d’identité.
Les faits remontent à près de deux ans, lorsque les services de police judiciaire de Rabat ont démantelé un réseau criminel spécialisé dans la falsification de documents officiels. L’enquête a révélé que l’un des accusés, un commissaire judiciaire, aurait utilisé un faux procès-verbal rédigé par les anciens policiers pour faire libérer un véhicule placé en fourrière. Ces derniers, bien que radiés de la police depuis plusieurs années, auraient continué à usurper leur ancienne fonction pour commettre divers actes illégaux, dont l’extorsion et la fraude.
Les investigations ont également permis d’établir un lien avec une autre affaire de vol de véhicules, surnommée « la bande des voitures volées », qui a secoué l’opinion publique. Ce réseau comprenait des intermédiaires, des représentants de sociétés de crédit et même des personnes prétendant appartenir aux forces de l’ordre. Les fraudeurs utilisaient de faux documents pour confisquer illégalement des véhicules, en invoquant des procédures judiciaires fictives.
Face à la gravité des faits, le tribunal a décidé de reporter l’audience à la fin du mois pour permettre aux accusés de préparer leur défense et d’être assistés par des avocats dans le cadre de l’aide juridictionnelle. Ce procès met en lumière l’urgence de renforcer les mécanismes de contrôle au sein des institutions pour éviter que des réseaux criminels ne profitent de failles administratives et juridiques pour mener leurs activités illégales en toute impunité.
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