Qui mieux que Rachida Dati pouvait prendre le relais du président français Emmanuel Macron pour venir dans les provinces du Sud prêcher la bonne parole sur la nouvelle position française concernant l’intégrité territoriale du Maroc ? Une position exprimée à Rabat devant le Parlement marocain, réuni en session plénière, pour écouter un discours historique dont les mots ont été soigneusement choisis pour marquer les esprits.
Pour cette première visite d’un ministre français dans le Sahara marocain, Paris a voulu démontrer qu’elle sait joindre le geste à la parole et tenir ses engagements. Pour cette mission délicate, le gouvernement français a choisi de ne pas envoyer un ministre en charge des investissements ou de l’économie, mais la ministre de la Culture, d’origine marocaine, et bien acquise à la cause nationale.
Cependant, au-delà des gestes symboliques, comme le port de la Melehfa, tenue traditionnelle des femmes sahraouies, Rachida Dati n’a apporté dans ses bagages que le projet d’installation d’un centre culturel de l’Alliance Française et quelques accords dans divers domaines. Aucune allusion, en revanche, à l’ouverture d’une représentation consulaire, qui aurait marqué un véritable engagement de la part de la France.
« Tout ça pour ça », concluront rapidement les détracteurs de la diplomatie symbolique française, souvent accusée d’opportunisme et de privilégier les gestes médiatiques aux actes politiques concrets que la population locale attend.
Mais les Marocains ne bouderont pas leur plaisir d’entendre une représentante du gouvernement français réitérer la position courageuse de la France, en attendant de voir enfin les relations entre les deux pays passer à la vitesse supérieure.
Par Jalil Nouri
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