Depuis l’annonce, le 21 février dernier, d’une nouvelle liste des métiers en tension en France, de nombreuses rumeurs circulent sur les réseaux sociaux laissant croire qu’un emploi dans ces secteurs permettrait une régularisation automatique des travailleurs sans-papiers.
Face à cette confusion, Me Sonia Cherfa, avocate au barreau de Paris, a tenu à mettre en garde les demandeurs de titres de séjour contre ces fausses informations. Dans une vidéo postée sur TikTok, elle explique que l’exercice d’un métier en tension ne garantit en aucun cas l’obtention d’un titre de séjour.
Un droit soumis à l’appréciation des préfectures
Contrairement à ce que certains laissent entendre, être employé dans un secteur en tension n’accorde pas un droit automatique à la régularisation. L’avocate rappelle que cette démarche s’inscrit dans le cadre de « l’admission exceptionnelle au séjour », une procédure qui reste à la discrétion du préfet.
« Les dossiers seront examinés au cas par cas. Même si vous remplissez toutes les conditions, certains éléments peuvent bloquer votre demande », prévient Me Cherfa.
Parmi ces éléments bloquants, l’avocate cite notamment :
- Une mention de condamnation au tribunal correctionnel
- Une inscription au fichier des antécédents judiciaires (TAJ)
- Une condamnation pour violences conjugales
- Une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) avec une Interdiction de Retour (IRTF)
Une liste encore non officielle
Autre élément important, la liste des métiers en tension n’a pas encore été officiellement publiée. Pour l’instant, elle n’a été annoncée que par voie de presse, et ne prendra effet qu’après sa publication au Journal officiel, prévue d’ici mars 2025.
Selon Me Cherfa, cette nouvelle liste inclura des secteurs qui n’avaient pas été considérés en 2021, tels que le bâtiment, la mécanique, la restauration et le nettoyage.
Prudence face aux fausses promesses
Avec cette mise en garde, l’avocate invite les travailleurs sans-papiers à la prudence face aux fausses annonces et aux promesses trompeuses qui circulent sur les réseaux sociaux. La régularisation reste une procédure complexe et sélective, où chaque dossier est évalué individuellement par les préfectures.
Dans l’attente de la publication officielle de cette liste, les personnes concernées sont appelées à se renseigner auprès de sources fiables et à ne pas se fier aux spéculations qui risquent de donner de faux espoirs à ceux qui espèrent une régularisation rapide.
.