La décision du président algérien de retirer l’ambassadeur d’Algérie en France a surpris de nombreux Algériens, notamment ceux résidant en France. Cette décision intervient après l’annonce du soutien renforcé de la France au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Le gouvernement algérien a dénoncé cette démarche comme un « pas qu’aucun autre gouvernement français n’avait franchi avant lui », marquant ainsi le début d’une crise diplomatique majeure entre l’Algérie et la France à la veille des élections présidentielles prévues pour le 7 septembre prochain.
Le gouvernement algérien accuse la France de « bafouer la légalité internationale » et de « prendre fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». Selon Alger, cette reconnaissance par la France constitue un soutien explicite au « fait colonial imposé au Sahara occidental ».
Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, le président français Emmanuel Macron a affirmé que le plan marocain représente « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée » conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette position marque une victoire diplomatique pour Rabat, qui voit dans ce soutien un renforcement de sa souveraineté sur son Sahara.
Le journaliste et analyste algérien Abdou Semmar a commenté : « Pendant le mandat de Tebboune, c’est la quatrième crise entre l’Algérie et la France. Une victoire pour Rabat, une « trahison » ressentie par Alger. Mais sincèrement, la réaction brutale et violente du régime Tebboune dans cette affaire nous amène à penser que les dirigeants algériens actuels perçoivent l’affaire du « Sahara Occidental » comme une « Affaire Nationale ». La France n’a, pourtant, pas violé la « souveraineté » de l’Algérie ni cautionné une menace contre sa sécurité nationale. L’attitude des autorités algériennes dévoile en vérité d’autres intentions inavouées autour du Sahara Occidental. Et s’il est temps de reconnaître directement ses intentions et d’en débattre en toute franchise pour identifier réellement leur impact sur les intérêts de l’Algérie. »
Dans une interview au Figaro, Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, a analysé les répercussions de la reconnaissance française de la marocanité du Sahara. Il estime que ce soutien pourrait provoquer un effet domino parmi les pays européens, influençant ainsi la dynamique internationale en faveur du Maroc. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la France pourrait désinhiber d’autres nations à suivre cette position.
Driencourt souligne que cette décision marque un tournant majeur dans la politique internationale vis-à-vis du Sahara occidental. Il affirme que la France a pesé les avantages et les inconvénients, estimant que le statu quo menait à une impasse et que les bénéfices penchaient désormais en faveur du Maroc.
Concernant les relations franco-algériennes, Driencourt note que l’Algérie devrait éviter une escalade avec Paris, qui détient des leviers de pression significatifs, tels que les accords sur les visas et l’accord de 2007 exemptant de visas les détenteurs de passeports diplomatiques algériens. Une confrontation pourrait nuire aux intérêts algériens. Selon lui, Paris a pris cette décision en toute connaissance de cause, reconnaissant la prépondérance des avantages à soutenir la souveraineté marocaine sur le Sahara.
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Younes
3 mois il y a
L’attitude des autorités algériennes dévoile en vérité d’autres intentions inavouées autour du Sahara Occidental. Et s’il est temps de reconnaître directement ses intentions et d’en débattre en toute franchise pour identifier réellement leur impact sur les intérêts de l’Algérie. » Mais ce n’est pas aujourd’hui que ces intentions sont dévoilées !! De quels intérêts parle ce Monsieur ?? Depuis la marche verte, dumoins, sans revenir en 1974, ces voisins montrent leur hostilité et foue-nez dans l’affaire. L’intégrité territoriale du Maroc n’est pas à débattre. Si eux, ont hérité le Territoire actuel aux dépends des voisins, la France en plus de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara devrait trancher sur l’annexion qu’elle avait faite des autres territoires de l’Est marocain( Colomb-Bechar, Tindouf…etc). Rien à jongler avec ceux qui défendent des frontières héritées du colonialisme. C’est la clef à l’embrouille que ces voisins ont tenté de conserver pendant toutes ces 50 années. Notre intégrité territoriale est en process, ça n’est pas encore achevé..
L’attitude des autorités algériennes dévoile en vérité d’autres intentions inavouées autour du Sahara Occidental. Et s’il est temps de reconnaître directement ses intentions et d’en débattre en toute franchise pour identifier réellement leur impact sur les intérêts de l’Algérie. » Mais ce n’est pas aujourd’hui que ces intentions sont dévoilées !! De quels intérêts parle ce Monsieur ?? Depuis la marche verte, dumoins, sans revenir en 1974, ces voisins montrent leur hostilité et foue-nez dans l’affaire. L’intégrité territoriale du Maroc n’est pas à débattre. Si eux, ont hérité le Territoire actuel aux dépends des voisins, la France en plus de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara devrait trancher sur l’annexion qu’elle avait faite des autres territoires de l’Est marocain( Colomb-Bechar, Tindouf…etc). Rien à jongler avec ceux qui défendent des frontières héritées du colonialisme. C’est la clef à l’embrouille que ces voisins ont tenté de conserver pendant toutes ces 50 années. Notre intégrité territoriale est en process, ça n’est pas encore achevé..