Les tensions croissantes entre l’Algérie et son voisin du sud, le Mali, ont éclaté au grand jour lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le vice-Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a accusé publiquement l’Algérie d’abriter des terroristes et de déstabiliser son pays. Cette intervention a été suivie d’une réponse cinglante du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, accentuant la gravité de la crise entre les deux nations.
Maïga a critiqué ouvertement l’Algérie, l’accusant de fournir un refuge aux terroristes opérant au Mali et d’agir comme si le Mali était une « province algérienne ». Il a également évoqué l’implication présumée de l’Algérie dans les récents affrontements entre l’armée malienne et des groupes armés sur les frontières entre les deux pays. Cette prise de position a été perçue comme une dénonciation directe de l’ingérence algérienne dans les affaires internes du Mali.
En réaction, des analystes, comme l’expert en relations internationales Lahcen Agrtit, ont souligné que cette escalade verbale montre le déclin de la diplomatie algérienne, incapable de gérer les crises régionales. Cette tension pourrait également affecter les relations de l’Algérie avec la Russie, en raison de la présence des mercenaires de Wagner au Mali, opérant aux côtés de l’armée malienne.
Le politologue Mohamed Nashtawi a quant à lui critiqué la politique algérienne de confrontation avec tous ses voisins, affirmant que ce comportement alimente l’instabilité régionale, en particulier dans une région vulnérable comme le Sahel.