Ces derniers jours, l’Espagne a connu une escalade significative des tensions liées au tourisme, notamment à Barcelone, où des habitants locaux ont aspergé des touristes avec des pistolets à eau et des boissons en canette, exigeant leur départ.
Environ 3000 résidents en colère ont bloqué les entrées des hôtels et des cafés dans le quartier de la Barceloneta, exprimant leur mécontentement face à la surpopulation touristique qui submerge la ville. Cette protestation n’est pas une première en Espagne, qui a attiré 85 millions de visiteurs en 2023. Barcelone, en particulier, souffre de ce tourisme de masse : avec une population de 1,6 million d’habitants, la ville a accueilli plus de 7,8 millions de visiteurs la même année.
L’afflux massif de touristes a provoqué une augmentation du coût de la vie et des loyers, rendant la vie de plus en plus difficile pour les résidents locaux.
Peter Debrine, chef du projet de tourisme durable à l’UNESCO, a mis en garde contre la possibilité de voir de telles protestations se propager à d’autres villes européennes également confrontées à la surpopulation touristique. Il a souligné la nécessité pour les responsables européens de répondre aux impacts négatifs du tourisme de masse sur les habitants. Debrine a évoqué l’exemple de Venise, en Italie, où les grandes croisières ont été interdites en 2021 suite à des manifestations.
Malgré cette interdiction, Venise s’attend encore à recevoir environ 540 000 passagers de croisière cette année, une augmentation de 9 % par rapport à 2023, illustrant les défis persistants liés à la gestion du tourisme de masse même après l’adoption de mesures réglementaires.