La première commémoration du terrible tremblement de terre du 8 septembre 2023 a donné lieu à une avalanche de témoignages et de chiffres officiels contradictoires jettent une lumière crue sur les déficiences du gouvernement en matière de communication. Si les médias publics se sont cantonnés dans leur langue de bois habituelle, les supports privés n’ont pas manqué de souligner les nombreux retards dans la mise en œuvre du programme de reconstruction et le rétablissement d’une vie normale pour les habitants..
Dans leur grande majorité, ces derniers continuent de vivre sous des tentes, privés d’un minimum de confort, souffrant au gré des saisons d’une canicule accablante cet été et d’un froid sibérien l’hiver dernier, un grand nombre d’entre eux n’ayant pas touché jusqu’à présent le moindre dirham en guise de réparation et ce pour des questions de lourdeurs administratives et d’excès de zèle de la part des agents d’autorité locale.
Tous en cœur, les représentants des familles qui ont bénéficié du programme de relogement pointent du doigt de nombreux dysfonctionnements dans l’accès aux aides à la reconstruction et parallèlement et l’obstination de l’administration à faire appliquer des normes incompatibles avec le cachet de la région.
Outre les difficultés à supporter l’enveloppe allouée à la reconstruction de leurs foyers, ces derniers soulignent également que le retard pris dans les travaux risque de perdurer en raison de l’impossibilité de trouver de la main-d’oeuvre dans les montagnes et de construire de leurs propres mains avec des matériaux qu’ils ne maîtrisent pas comme le béton armé, alors que par le passé, les maisons étaient construits avec du pisé et selon une architecture traditionnelle.
Si quelques centres de santé et écoles ont été réhabilités, l’on reste loin d’une couverture de tout le territoire et termes d’infrastructures et services de base.
Tout reste donc à faire ou refaire et cette vaste zone sinistrée ne retrouvera pas un semblant de normalité avant deux années ou trois dans le meilleur des cas.
Par Jalil Nouri