Le ministre de la Justice, Abdelatif Wahbi, a déclaré que l’achat de jours de prison, proposé comme sanction alternative, sera adopté malgré les controverses soulevées.
Lors de son discours d’ouverture à l’occasion du deuxième congrès national de l’assistance sociale dans le domaine de la justice, tenu ce mardi à Rabat, M. Wahbi a souligné que cette mesure sera mise en œuvre en fonction d’une grille tarifaire qui tiendra compte des revenus des condamnés et de leur situation financière. La contribution variera en fonction de la durée de la sanction.
L’objectif de cette démarche, selon le responsable gouvernemental, est de prendre en compte la situation humanitaire du condamné, et avant tout celle de sa famille et de ses enfants, s’ils existent. Il a également précisé que cette possibilité ne serait offerte qu’une seule fois.
En lien avec le thème du congrès, Wahbi a révélé que les bénéficiaires de cette sanction alternative resteront chez eux pendant la durée de leur peine avec un bracelet électronique. Les assistants sociaux et les aides-soignants superviseront leur situation sociale et psychologique.
Sur une note connexe, le ministre a critiqué l’idée répandue d’adopter des juges à intelligence artificielle à l’avenir, en « chargeant » les robots avec les lois et les verdicts. Il a souligné que l’essence même de la justice réside dans l’humanité du juge, chose que l’intelligence artificielle ne peut reproduire.
M. Wahbi a également attiré l’attention sur le rôle des assistantes sociales travaillant dans les tribunaux, qui servent comme secrétaires pour les présidents de tribunaux. Il a mentionné que leur affectation sera décidée par les directions et qu’elles seront dirigées vers les tribunaux sur demande. Il a indiqué que le nombre d’assistants sociaux dans les tribunaux était de 400, avec une augmentation prévue de 100 par an, en raison de leur rôle dans « l’atténuation de la rigueur du travail judiciaire », tout en accordant une attention particulière aux spécialités de la psychologie et de la sociologie.
Enfin, le ministre a révélé que le secteur de la justice étudie la possibilité de se passer de certains services et procédures standard au profit de solutions numériques. À ce jour, 120 gestionnaires informatiques ont été installés, avec un comité de surveillance chargé de surveiller les opérations numériques.