À la veille de l’Aïd al-Adha, la qualité du bétail, sa disponibilité ou encore les prix exorbitants qui en découlent continuent de préoccuper les esprits des Marocains. Alors que le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a fait savoir que la sécheresse persistante et l’inflation ont entraîné une augmentation des coûts de production, les acheteurs expriment leur point de vue.
Parmi eux, Brahim de Rabat témoigne : « Je n’ai pas pu acheter le mouton cette année. Mon salaire modeste ne me le permet pas. Je préfère utiliser mon argent pour payer mes charges fixes telles que le loyer, l’électricité et autres dépenses essentielles. Les prix sont hors de portée, non seulement pour moi, mais aussi pour plusieurs autres personnes qui ont préféré s’abstenir de cette pratique traditionnelle. Il est regrettable que cette tradition se soit transformée en une course à la frime devant les voisins, où la taille et la beauté du mouton priment sur la véritable signification de l’Aïd al-Adha. Pour ma part, je préfère rester fidèle à mes valeurs et privilégier mes responsabilités financières plutôt que de succomber à cette pression sociale. J’espère que les prix se stabiliseront à l’avenir, permettant à tous les Marocains de célébrer dignement cette fête sans compromettre leur situation économique. »
Il est évident que les prix ont nettement augmenté par rapport à l’année dernière, décourageant de nombreux Marocains. Les citoyens dénoncent les tarifs affichés qui dépassent largement leur pouvoir d’achat. Cette flambée des prix suscite des inquiétudes quant à la possibilité de célébrer dignement l’Aïd al-Adha.
Face à cette réalité, le gouvernement a mis en place des mesures exceptionnelles, mais elles ne suffisent pas à atténuer les difficultés financières rencontrées par les citoyens modestes. La tradition de l’Aïd al-Adha se trouve ainsi compromise pour de nombreuses familles qui doivent faire face à des priorités financières plus urgentes.
Il est essentiel que les autorités prennent en compte les préoccupations légitimes des citoyens et trouvent des solutions pour rendre cette fête accessible à tous. L’Aïd al-Adha ne devrait pas être une occasion de rivalité sociale, mais plutôt un moment de partage et de solidarité au sein de la communauté.