En Algérie, la mise à l’écart de Issad Rebrab, l’homme le plus riche du pays, souligne un nouvel épisode dans l’usage de tactiques autoritaires par l’administration du président Abdelmadjid Tebboune. Cette manœuvre politique, perçue comme une instrumentalisation de la justice, paralyse l’un des piliers de l’économie algérienne.
Selon des documents révélés par une enquête menée par le journal Algérie Part, le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed a ordonné une interdiction de gérance et d’activité commerciale à Issad Rebrab. Cette décision sévère, prise le 18 mai 2023, restreint considérablement les activités économiques de l’homme d’affaires, le privant du droit de créer de nouvelles entreprises ou d’investir davantage dans son propre pays.
Ces mesures, orchestrées par le clan Tebboune, semblent être une rétorsion pour le soutien financier de Rebrab aux avocats d’Ali Ghediri, un général à la retraite et ancien candidat aux élections présidentielles. Ghediri est vu comme une menace potentielle pour la réélection de Tebboune.
L’incapacité de Tebboune à gérer efficacement la situation économique du pays est mise en évidence par la chute vertigineuse des prix du pétrole et du gaz depuis début 2023. Au lieu d’investir dans le développement économique lors des hauts cours du pétrole en 2022, l’Algérie a gaspillé ses revenus en dépenses sécuritaires, militaires et bureaucratiques, une erreur qui aura des conséquences désastreuses pour l’Algérie dans les années à venir.
Par ailleurs, la précarité croissante des jeunes algériens, comme révélé par une récente enquête de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, souligne une autre lacune majeure du pouvoir actuel. Près de la moitié de ces jeunes sont en situation économique difficile, et la plupart vivent toujours chez leurs parents, incapables de s’émanciper dans une Algérie en proie à l’inflation et à la cherté de la vie.
La situation actuelle révèle le poids de l’oppression que subissent les dissidents en Algérie. Le pouvoir actuel semble consolider sa domination par tous les moyens possibles, y compris l’exploitation de la justice. Cette démonstration de force, loin d’instaurer une stabilité, risque de perturber encore plus le paysage politique et économique du pays.