Appel à la décriminalisation des relations hors mariage et de l’avortement au Maroc

Dans un rapport récemment publié intitulé « Ma vie détruite : la nécessité de décriminaliser l’avortement au Maroc », Amnesty International a pressé le gouvernement marocain de réviser son Code pénal pour abolir les lois pénalisant les relations sexuelles hors mariage. L’organisation plaide également pour une amélioration substantielle des protections contre la violence sexuelle et basée sur le genre, y compris dans les environnements de soins de santé.

Le rapport souligne l’importance d’effacer les casiers judiciaires des femmes ayant été condamnées pour des actes liés à des relations hors mariage ou à des tentatives d’avortement, afin de lever les obstacles qui pourraient nuire à leur avenir professionnel.

Amnesty International recommande aussi une refonte des législations régissant la filiation et l’identification personnelle dans le Code de la famille et le droit de l’état civil. Cette réforme vise à éradiquer toutes formes de discrimination à l’égard des mères célibataires et de leurs enfants.

De plus, le rapport exhorte à retirer l’avortement du domaine du droit pénal pour le requalifier en question médicale, relevant de la compétence du ministère de la Santé. Il appelle également à la mise en place d’un cadre réglementaire pour l’avortement médical et chirurgical qui serait en accord avec les directives de l’Organisation mondiale de la santé de 2022.

Enfin, le document insiste sur la nécessité pour les politiques de santé de garantir un accès équitable et sans discrimination aux informations, services et soins relatifs à la santé sexuelle et reproductive, y compris l’avortement, tout en supprimant les restrictions excessives.

Cette analyse s’appuie sur des recherches menées de mai 2022 à mai 2023 dans diverses régions du Maroc, où des entretiens ont été réalisés avec des résidents de neuf villes différentes, offrant une vue détaillée et contextualisée des enjeux abordés.