Le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen continue de livrer ses secrets. Le Maroc est, lui, aussi soupçonné d’avoir sollicité des eurodéputés pour qu’ils interviennent en sa faveur notamment sur la question du Sahara.
Après le Qatar, le Maroc est soupçonné d’avoir corrompu des députés du Parlement européen dont Antonio Panzeri, un ancien eurodéputé italien, actuellement incarcéré à Bruxelles dans le cadre de l’enquête pour corruption qui ébranle le Parlement européen. Ce dernier aurait défendu ses intérêts notamment la question du Sahara, territoire disputé par Rabat et le Polisario, protégé de l’Algérie. « Le meilleur moyen de gérer cette pression est de la canaliser par le biais d’Antonio Panzeri. Sur cette question, Antonio Panzeri a entamé un travail méthodique depuis son élection à la tête de la délégation du Maghreb », estime à BFMTV l’ex-eurodéputée portugaise Ana Gomes.
En tout, 700 000 euros en liquide avaient été trouvés chez Panzeri lors de la perquisition effectuée à son domicile à Bruxelles. Selon les aveux de son assistant Francesco Giorgi, une bonne partie proviendrait du Maroc. Ceci, par l’intermédiaire de l’ami de l’ancien député européen, Abderrahim Atmoune, ex-parlementaire devenu ambassadeur du Maroc en Pologne. Les deux hommes se retrouvaient régulièrement en tant que coprésidents d’un organe d’échanges entre les Parlements européen et marocain.
Outre Panzeri, d’autres élus comme Gilles Pargneaux, eurodéputé socialiste jusqu’en 2019, par ailleurs président du groupe d’amitié UE-Maroc auraient, eux aussi, rendu service au Maroc contre cadeaux et décorations.