Bien que Asmaa Aghlalou ne présente pas immédiatement sa démission, son avenir en tant que maire de Rabat est désormais incertain. Suite à la décision du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI) de mettre un terme définitif à son mandat de maire, Asmaa Ghallalou se trouve désormais persona non grata au sein de son propre parti, mettant en péril sa carrière politique au sein du RNI. Cette exclusion fait suite à des accusations de gestion unilatérale de la commune, ce qui a entraîné la perte du soutien de la majorité des membres de son parti.
Malgré ces événements, Asmaa Ghallalou a catégoriquement nié les rumeurs selon lesquelles elle aurait démissionné de son poste de maire. Dans un communiqué adressé à l’opinion publique, elle a affirmé qu’elle « continuerait à servir les habitants de Rabat » et qu’elle n’avait « pas présenté sa démission ».
Cependant, cette situation reste floue quant à sa gestion future, car il n’existe pas de décision politique claire ni de disposition légale spécifique pour un tel cas. Le bureau politique du RNI n’a pas encore officiellement annoncé la suspension de la qualité de membre du parti d’Asmaa Ghallalou ni son expulsion définitive. Cette incertitude soulève la question de savoir si Asmaa Ghallalou pourra conserver sa position de maire de Rabat.
Selon la loi organique 113.14 relative aux communes, il n’existe pas de dispositions précises concernant la destitution d’un maire ou d’un membre du parti après son élection en tant que maire. En l’absence de directives explicites, le maire démissionnaire et ses adjoints continuent d’exercer leurs fonctions jusqu’à ce qu’un nouveau maire soit élu.
L’article 61 de la loi traite de la démission, mais il ne fait aucune référence à la fin de l’appartenance d’un membre à son parti politique après son élection en tant que maire, comme c’est le cas pour Asmaa Ghallalou.
Il reste à voir comment les membres du conseil municipal de Rabat aborderont cette situation. Selon l’article 70 de la même loi, après trois ans de mandat, deux tiers des membres du conseil municipal en fonction ont le droit de demander au maire de démissionner. Si le maire refuse de démissionner, le conseil peut, lors de la même session, demander par le biais d’un rapport que le wali (gouverneur) adresse un avertissement au conseil pour négligence de ses fonctions. Si la situation persiste après un mois, le wali peut soumettre le dossier à la Cour administrative en vue de la destitution du conseil municipal.
La situation politique d’Asmaa Ghallalou reste incertaine, mais selon la loi, elle pourrait continuer à exercer ses fonctions jusqu’en septembre 2024, date à laquelle elle atteindra trois ans de mandat. Après cette période, les membres du conseil municipal pourraient éventuellement déposer une demande de démission, conformément à l’article 70 de la loi, ce qui pourrait mettre fin à son mandat.