La Tunisie, autrefois perçue comme un modèle de transition démocratique, connaît une dégradation notable de son climat politique et des droits humains depuis 2021, sous la présidence de Kais Saied. Cette détérioration s’est manifestée récemment par une attaque contre le siège du barreau régional de Tunis, orchestrée par les forces de sécurité tunisiennes. Ce raid, survenu samedi dernier, est qualifié par l’Association des Barreaux du Maroc de « recul politique et juridique » et de tentative ratée contre le bastion de la lutte légale et des droits de l’homme.
L’association des Barreaux du Maroc a vigoureusement dénoncé cet assaut, affirmant qu’il s’agit d’une agression inacceptable qui nuit à l’indépendance de la profession d’avocat et à son rôle crucial dans la défense des acquis de la révolution tunisienne et la construction d’un État de droit. L’incident a provoqué un tollé général, tant au niveau national qu’international, et a suscité un élan de solidarité envers les avocats tunisiens, avec des appels à libérer ceux qui sont détenus et à enquêter sur les circonstances de l’attaque.
En réaction, l’Association des Barreaux du Maroc a appelé à un soutien urgent pour leurs collègues tunisiens et a sollicité l’intervention du Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats auprès du Haut-Commissariat aux droits de l’homme pour examiner cet incident.
L’escalade de la situation en Tunisie reflète une tendance inquiétante vers l’autoritarisme, où le président Saied est accusé par ses détracteurs de concentrer le pouvoir entre ses mains et de saper les fondements de la démocratie et de l’état de droit établis après la révolution de 2011.