La Cour de Première Instance de Tanger se trouve au cœur d’un conflit foncier poignant impliquant la société Cherif Immobilier et les résidents du quartier Benkirane, alias Houmat Chouk. La décision, initialement attendue pour le 8 novembre 2023, a été reportée au 20 novembre, laissant le sort de centaines de familles en suspens.
Historiquement, cette affaire a débuté avec la demande de Cherif Immobilier d’évacuer les résidents, considérés comme occupants illégaux d’un terrain de plus de 14 hectares. En réponse, les résidents, appuyés par des élus locaux, ont clamé leur droit à rester, brandissant des documents judiciaires et des certificats de construction. Ils ont même appelé à l’intervention royale pour une issue équitable.
La tension a monté d’un cran lorsque la défense a accusé la société de présenter un document falsifié, une allégation qui pourrait entraîner des poursuites judiciaires. En face, l’avocat de la société maintient la légitimité du titre foncier.
Les centaines d’habitants, déterminés à conserver leurs maisons, ont manifesté leur mécontentement devant le tribunal lors des audiences. Ce report prolonge l’incertitude pour les résidents qui défendent leur droit à demeurer dans un quartier qu’ils ont construit au fil des décennies. La décision finale, attendue avec anxiété, pourrait redéfinir le futur de Houmat Chouk.
Alors que la Cour de Première Instance de Tanger retient son verdict sur l’affaire Benkirane, une question demeure : pourquoi ce long silence du prétendu propriétaire du terrain ? Des décennies se sont écoulées, voyant une communauté s’épanouir et bâtir ses maisons, pour se retrouver aujourd’hui face à un avenir incertain. Cette situation soulève des interrogations sur les dynamiques du droit foncier et la protection des résidents historiques. L’attente anxieuse des habitants pour la décision finale pourrait bien déclencher des réactions et des débats cruciaux sur les politiques d’urbanisation et de justice sociale au Maroc.
Tandis que le verdict de la Cour de Première Instance de Tanger est imminent, les habitants de Benkirane se tiennent à la croisée des chemins, oscillant entre espoir et appréhension. Ce jugement, attendu avec une intensité palpable, pourrait se révéler être un jalon décisif, illustrant la balance délicate entre droits fonciers légaux et justice sociale. Dans cette affaire où le passé rencontre le présent, le verdict attendu pourrait écrire un nouveau chapitre dans l’histoire du quartier, sous le prisme d’un « tournant du destin ».