La capitale administrative du Maroc, Rabat, est actuellement le théâtre d’une crise politique profonde. Au cœur de cette tourmente se trouve la maire de la ville, Asmaa Aghlalou, membre du Parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI). Depuis plusieurs semaines, elle fait face à un rejet massif, non seulement de la part des autres conseillers de la majorité, appartenant aux partis de l’Authenticité et Modernité et de l’Indépendance, mais aussi et surtout de ses propres collègues du RNI.
Cette tension croissante a engendré un climat de travail extrêmement difficile au sein de la mairie. Les fonctionnaires municipaux, confrontés quotidiennement à la présence de la maire, travaillent désormais dans un environnement empreint de frustration et de désarroi. Leur malaise est exacerbé par le comportement d’Aghlalou, accusée par ses pairs de négliger les préoccupations des citoyens, de maltraiter les employés, et d’utiliser les ressources de la ville pour des règlements de comptes personnels.
La tension a atteint un niveau tel que 38 des 46 conseillers du RNI ont signé une lettre adressée à Aziz Akhannouch, président du parti, déclarant qu’une cohabitation avec Rhlalou est désormais impossible. Ils ont fermement exprimé leur intention de ne plus collaborer avec elle, la considérant comme un obstacle majeur au bon fonctionnement du conseil municipal.
La crise a été davantage mise en lumière lors d’une réunion élargie des élus du « Parti de la Colombe », couvrant Rabat et ses cinq districts. Cette réunion avait pour but de discuter de l’impasse politique créée par la maire, qui impacte négativement le fonctionnement du conseil.
Face à cette situation, les dirigeants du RNI, y compris Rachid Talbi Alami et Mustapha Baitas du bureau politique, ainsi que Said Benmbarek, le coordinateur régional et époux d’Aghlalou, ont rencontré les conseillers mécontents. Ces derniers ont réaffirmé leur position inébranlable contre la maire.
Les conseillers ont sollicité l’intervention d’Akhannouch pour mettre fin aux agissements jugés arbitraires et vindicatifs d’Aghlalou, qu’ils estiment nuisibles pour eux-mêmes, pour le parti, et pour l’alliance tripartite au sein du conseil.
En dépit de cette forte opposition, Aghlalou reste résolue à continuer dans ses fonctions et refuse catégoriquement de démissionner, créant un climat d’incertitude et de frustration, non seulement pour le personnel municipal, mais aussi potentiellement pour les citoyens de Rabat. Cette impasse soulève des inquiétudes quant à son impact sur la gouvernance de la ville et le bien-être de ses habitants, accentuant la nécessité d’une résolution rapide et harmonieuse de cette situation délicate.