Les relations entre la France et le Maroc traversent une phase de tension sans précédent en raison de plusieurs différends, notamment sur les questions de visa, le programme espion Pegasus, et le conflit du Sahara. Selon plusieurs analystes, la responsabilité de cette détérioration incombe principalement au président français Emmanuel Macron, dont les actions pourraient conduire à une « rupture majeure, grave et sans précédent » dans les relations franco-marocaines.
Dans une récente tribune pour le magazine français Valeurs Actuelles, le journaliste Pierre d’Herbès, expert en questions de défense, a soutenu que la tentative maladroite de la France de se rapprocher de l’Algérie au détriment du Maroc est l’une des principales causes de la détérioration des relations entre Paris et Rabat. Malgré les efforts de rapprochement de la France, l’année 2023 n’a pas été marquée par une amélioration significative des relations avec l’Algérie. D’Herbès met en garde contre la possibilité que cette stratégie puisse finalement réduire l’influence de la France au Maghreb et menacer la stabilité de la région.
Tandis que les relations franco-algériennes restent instables, celles avec le Maroc, un allié historique de la France, sont sur le point de se rompre. Cette tension a été exacerbée par un échange public entre Emmanuel Macron et les autorités marocaines au cours duquel le président français a affirmé que les relations avec le Maroc étaient bonnes, ce que les autorités marocaines ont contesté. Depuis lors, la France a changé son ambassadeur à Rabat, et le Maroc a rappelé son ambassadeur à Paris, laissant ce poste vacant.
Selon Valeurs Actuelles, cette tension est due à plusieurs tentatives infructueuses de rapprochement entre Paris et Alger et à des attaques récurrentes contre le Maroc dans la presse française, notamment à la suite de l’affaire du « Qatargate » en décembre 2022. En outre, le Maroc a critiqué le vote en janvier par le Parlement européen d’une résolution contre les violations de la liberté de presse dans le pays, accusant la France d’ingérence et notant le soutien des députés européens du groupe Renew, affilié à Macron, à cette résolution.
Le journaliste Pierre d’Herbès souligne que la France et le Maroc sont à la veille d’une rupture significative et inédite, en partie en raison de l’ambiguïté de la position de la France sur la question du Sahara. Une telle rupture serait préoccupante pour Paris, le Maroc étant un partenaire stratégique clé dans la lutte contre le terrorisme islamiste en Afrique de l’Ouest. Cela est particulièrement vrai dans un contexte de sentiment anti-français croissant dans la région et de concurrence stratégique avec la Chine, les États-Unis, la Russie et la Grande-Bretagne.