Les remous continuent de secouer les rangs du polisario, le mouvement séparatiste basé à Tindouf, en Algérie, où les voix dissidentes et critiques s’élèvent avec de plus en plus de vigueur. Lors du récent « 51e anniversaire » de la création du polisario, des figures de proue et anciens leaders du mouvement n’ont pas hésité à remettre en question la légitimité et l’efficacité de leur propre direction.
Au cœur de cette vague de contestations, Mustapha Ali Sidi El Bachir, qui occupe le poste de « ministre des territoires occupés et de la diaspora sahraouie », a publiquement déclaré que la soi-disant « république arabe sahraouie démocratique » (RASD) n’existe pas. Ces déclarations ont été faites lors d’une commémoration officielle, marquant un contraste frappant avec le thème de l’événement qui promouvait l’idée d’un « État sahraoui indépendant comme solution ». El Bachir, connu pour ses prises de position tranchées, avait déjà exprimé des sentiments similaires en 2021 à Paris, affirmant que « la RASD n’est pas un État », provoquant ainsi des tensions palpables au sein de la direction du polisario.
D’autre part, Bachir Mustapha Sayed, un autre ancien dirigeant du mouvement, a ouvertement critiqué Brahim Ghali, l’actuel chef du polisario. Dans une tribune cinglante, Sayed a dénoncé l’absence de légalité et de gouvernance, ainsi que la corruption et la médiocrité qui prévalent au sein de l’organisation, minant toute tentative de légitimité ou de succès militaire.
Ces critiques acerbes reflètent un malaise profond et des divisions au sein du mouvement qui prétend lutter pour l’indépendance du Sahara occidental. Les déclarations de figures telles qu’El Bachir et Sayed jettent une lumière crue sur les réalités internes du polisario et sur les défis auxquels il est confronté, non seulement en termes de reconnaissance internationale mais aussi de cohésion interne.
Ce schisme au sein du polisario soulève des questions sur la viabilité à long terme du mouvement et sa capacité à réaliser les aspirations de ceux qu’il prétend représenter. La situation dans les camps de Tindouf reste complexe et volatile, avec des implications qui dépassent les frontières des camps pour toucher les sphères géopolitiques régionales et internationales.
Ces révélations de Mustapha Ali Sidi El Bachir, ce haut responsable du polisario, exigent que l’Algérie reconsidère sa position et son soutien au mouvement. L’aveu d’El Bachir expose non seulement les failles internes du polisario, mais suggère également un complot plus large au sein de ce groupe qualifié par certains de terroriste. Il est impératif pour l’Algérie d’évaluer ses implications pour préserver sa crédibilité et assurer une politique étrangère alignée sur des principes de vérité et de justice internationale.