Lundi, l’autorité électorale égyptienne a officialisé la réélection du président Abdel Fattah al-Sissi, avec un impressionnant soutien de 89,6% des suffrages exprimés. La participation, qualifiée de « sans précédent, » a atteint 66,8% des 67 millions d’électeurs égyptiens, soit plus de 39 millions de votes favorables à al-Sissi.
Malgré une campagne présidentielle en novembre plutôt discrète, éclipsée par les tensions entre Israël et le Hamas palestinien, al-Sissi était en lice avec trois autres candidats, dont le principal opposant, Hazem Omar, du Parti populaire républicain. Ce résultat confirme le pouvoir incontesté d’al-Sissi, dirigeant l’Égypte depuis une décennie.
Bien que sa réélection ne soit pas une surprise dans un pays de 106 millions d’habitants aux prises avec des crises multiples, allant de problèmes économiques à des conflits à proximité, la victoire d’al-Sissi lui garantit un troisième mandat débutant en avril, conformément à la Constitution égyptienne.
La crise économique persistante, avec une inflation à 36,4%, une monnaie dévaluée, et une augmentation constante des prix alimentaires, demeure un défi majeur. Deux tiers de la population vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté, soulignant les défis auxquels le président doit faire face.
Impliqué dans le coup d’État de 2013 contre le président démocratiquement élu Mohamed Morsi, al-Sissi a consolidé son pouvoir au fil des années, remportant des élections successives. Ses actions, notamment l’allongement de la durée du mandat présidentiel, suscitent des interrogations sur l’évolution démocratique du pays.