La politique extérieure de l’Union européenne est décidée par le Conseil européen et le Conseil des ministres des Affaires étrangères, a rappelé Josep Borrell, le Haut représentant pour les affaires étrangères. Ces précisions interviennent suite à la visite surprise en Israël des présidentes de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du Parlement européen, Roberta Metsola.
La Commission européenne a été critiquée pour ses prises de positions jugées peu claires, notamment suite à l’annonce d’une suspension des aides au développement en territoires palestiniens, avant de préciser que seules certaines aides seraient examinées. Par ailleurs, un triplement de l’aide humanitaire en faveur de Gaza a été annoncé, s’élevant à plus de 75 millions d’euros.
Ce voyage en Israël a soulevé de nombreuses interrogations et critiques parmi les eurodéputés. Mme Von der Leyen a affirmé que l’Europe se tenait « aux côtés d’Israël », tenant le Hamas « seul responsable » des événements actuels. Ces déclarations ont été jugées controversées, notamment au moment où Israël ordonnait une évacuation au nord de Gaza, une décision que Borrell a qualifiée de « dangereuse et virtuellement impossible ».
Des voix se sont élevées pour dénoncer un manque de clarté et une cacophonie dans la position de l’UE. Guy Verhofstadt a critiqué la « cacophonie » actuelle de la Commission, alors que Saskia Bricmont a appelé à un respect du droit international et a dénoncé un « génocide » à Gaza. Marc Botenga, quant à lui, a évoqué la possibilité que certaines actions militaires puissent être qualifiées de « crimes de guerre ».
Face à ces critiques, l’Union européenne a réitéré sa solidarité envers le peuple israélien, tout en appelant à la libération des otages du Hamas. Charles Michel, président du Conseil européen, a souligné les enjeux majeurs pour l’UE : fournir une aide humanitaire, rechercher une solution pacifique à long terme basée sur deux États, prendre en compte les implications sécuritaires sur les sociétés européennes et gérer les risques de migrations.
Ainsi, l’UE se trouve à un carrefour, cherchant à jouer un rôle constructif tout en faisant face à des défis internes et externes majeurs. Le sommet à venir pourrait définir la direction future de l’Europe dans cette crise.