La ville de Ouarzazate a été le théâtre d’une importante intervention de la police judiciaire le samedi dernier, résultant en l’arrestation de six personnes, dont trois femmes, suspectées d’exploiter un salon de massage pour des activités de prostitution.
Cette opération sécuritaire a été lancée suite à des plaintes reçues par les services de la sécurité nationale de la part de citoyens résidant à proximité du salon incriminé. Les plaintes faisaient état d’activités suspectes suggérant que les accusés utilisaient le lieu pour se livrer à la prostitution.
Après des enquêtes approfondies et une surveillance accrue autour du salon, les forces de sécurité ont réussi à appréhender les six suspects à l’intérieur de l’établissement, y compris trois femmes, l’une d’entre elles étant la propriétaire du salon.
Les individus arrêtés ont été placés en garde à vue pour être interrogés sur les faits qui leur sont reprochés, suivant les instructions du parquet compétent.
Dans un cas similaire survenu en août dernier, la police judiciaire de Ouarzazate avait arrêté cinq personnes, dont deux femmes, à la suite d’une plainte pour un cas d’« extorsion sexuelle ». Les investigations avaient révélé que les accusés attiraient les victimes, ciblant principalement des hommes mariés, via une employée d’un salon de massage, avant de les emmener dans une résidence louée par les membres du réseau.
À la clôture des enquêtes, la chambre criminelle du tribunal de première instance de Ouarzazate a prononcé des peines sévères. Les accusés ont été reconnus coupables de divers chefs d’accusation, notamment la création d’un lieu de prostitution, vol qualifié avec circonstances aggravantes de violence et menace avec usage d’arme pendant l’exécution, ainsi que l’enregistrement et la diffusion d’une vidéo de la victime sans son consentement.
Quatre des accusés ont été condamnés à dix ans de prison ferme, tandis qu’une femme a écopé de huit mois de prison ferme assortie d’une amende de 5000 dirhams.
Ces récentes arrestations à Ouarzazate ne sont malheureusement qu’un aperçu d’un problème plus vaste qui sévit au Maroc. Un grand nombre de salons de massage, opérant dans l’ombre de la légalité, servent de façade à des activités illicites, notamment la prostitution, non seulement à Ouarzazate, mais aussi dans d’autres grandes villes marocaines telles que Rabat, Marrakech, et Casablanca.
Cette réalité souligne un défi majeur pour les autorités marocaines : comment réguler efficacement ces établissements et éradiquer les activités criminelles qui s’y déroulent, tout en protégeant les travailleurs légitimes du secteur. La prolifération de ces « salons de massage » illégaux pose non seulement des questions sur la sécurité publique et la santé, mais révèle également des enjeux plus larges liés à la traite des êtres humains et à l’exploitation sexuelle.
L’ampleur de ce phénomène exige une réponse coordonnée et multisectorielle, impliquant à la fois des mesures de répression policière et judiciaire, ainsi que des initiatives de sensibilisation et de protection sociale. La lutte contre cette forme de criminalité organisée ne peut être efficace que si elle s’accompagne d’une approche globale, visant à offrir des alternatives et des soutiens aux personnes vulnérables qui se retrouvent piégées dans ces réseaux.
Ainsi, ces incidents récents à Ouarzazate ne sont pas des cas isolés, mais bien le reflet d’une problématique nationale qui nécessite une attention urgente et soutenue de la part des autorités, des organisations de la société civile et des citoyens eux-mêmes. Il est impératif d’agir pour mettre fin à ces pratiques et assurer la sécurité et le respect de tous les Marocains.