L’opposant algérien Rachid Nekkaz, un homme d’affaires de 51 ans, a été libéré mercredi après avoir été condamné à cinq ans de prison en juillet 2022 pour avoir appelé au boycott de la présidentielle de 2019. Il a bénéficié d’une grâce présidentielle.
Cette libération intervient deux semaines après l’annonce de son abandon de la vie politique dans une lettre rédigée depuis sa cellule, dans laquelle il explique s’être « résigné à arrêter la politique en Algérie » et souhaiter se consacrer désormais à la résolution de ses problèmes de santé (prostate, respiration nasale, audition), à l’écriture et à sa famille qu’il avait « sacrifiée et abandonnée égoïstement aux Etats-Unis depuis 10 ans et qu’il n’a pas revue depuis 3 ans, accaparé qu’il était par l’idée de contribuer humblement à l’édification d’un Etat démocratique dans le pays de ses défunts parents. »
Cependant, il est important de noter que la libération de Rachid Nekkaz est le dernier exemple de la répression de l’opposition en Algérie. Il a été emprisonné à plusieurs reprises pour des accusations liées à son activisme politique. La répression des opposants politiques et les obstacles mis par le pouvoir en place pour ceux qui souhaitent diriger le pays sont devenus monnaie courante en Algérie. Les leaders de l’opposition sont souvent accusés de crimes liés à la sédition, à l’incitation à la violence et à la désinformation, entre autres. Les grâces présidentielles, comme celle qui a permis la libération de Rachid Nekkaz, sont souvent utilisées pour maintenir un certain degré de contrôle sur les opposants plutôt que pour garantir la justice. Cette situation met en lumière la nécessité d’une réforme de la justice en Algérie pour garantir la liberté d’expression et la participation politique.