La diplomatie algérienne semble prendre une tournure militaire de plus en plus prononcée, avec des officiers militaires, notamment des généraux à la retraite et des colonels issus de la sécurité militaire, sur le point d’être nommés dans des postes diplomatiques stratégiques à travers le monde. Selon des informations obtenues par Maghreb Intelligence, cette transition vers une diplomatie plus militarisée est en cours de préparation à Alger depuis plusieurs semaines.
Il est prévu que ces militaires, réputés pour leur fermeté et leur loyauté envers l’institution militaire, soient désignés dans des capitales clés pour la diplomatie algérienne. Par exemple, des sous-officiers de la Justice Militaire, tels que le beau-frère du Directeur de la Justice Militaire Adnane Nabil, devraient être nommés à la tête des bureaux de sécurité de certaines ambassades ou consulats algériens, comme celui de Gafsa en Tunisie.
En Libye, le prochain consul d’Algérie serait le lieutenant-colonel Zenouni Adel, un officier des forces spéciales algériennes, tandis que le colonel Sahraoui Fouad dit Khaled, haut gradé du renseignement extérieur, pourrait occuper le poste de consul à Saint-Étienne. Par ailleurs, neuf autres officiers militaires devraient rejoindre les consulats algériens à Paris, Stockholm, Rome, Milan et Londres.
Une intense pression est également exercée pour nommer l’ancien haut responsable des services secrets algériens, le général à la retraite Bendaoud Abdelhamid, comme ambassadeur à N’djamena au Tchad. Ces nominations font actuellement l’objet de discussions intenses entre l’institution militaire et le Palais Présidentiel d’El-Mouradia.
Cette militarisation croissante de la diplomatie algérienne suscite des tensions au sein des diplomates traditionnels et civils, qui voient d’un mauvais œil leur mise à l’écart dans la gestion des affaires internationales de l’État. Cependant, dans les rangs de l’institution militaire, certains se félicitent de cette évolution, y voyant une manière de renforcer le discours officiel de l’Algérie et de riposter aux « manœuvres hostiles » de ses adversaires géopolitiques.