Le secrétaire général du Mouvement Populaire, Mohamed Ouzzine, exprime son inquiétude concernant la situation précaire des étudiants en médecine dans les facultés marocaines. Il souligne que cette problématique revêt une dimension sociale majeure, étroitement liée à la santé de la population et à l’avenir du système de santé national, encore loin de garantir l’accès aux soins pour tous.
Dans une interview accordée au magazine « Jeune Afrique », Ouzzine souligne le paradoxe de cette situation qui survient alors que le pays lance un ambitieux projet de protection sociale, plaçant la santé au cœur de ses priorités.
Il critique vivement les avancées par le gouvernement pour justifier la réduction de la durée des études en médecine de sept à six ans, arguant que cela entraînera une prolifération de diplômés au détriment de la qualité de la formation.
Ouzzine interpelle : « Combien de médecins supplémentaires cette mesure ajoutera-t-elle ? Ne s’agit-il pas là d’un mépris envers la santé des Marocains et d’une dévalorisation des diplômés en médecine, les privant de la possibilité de poursuivre leur spécialisation à l’étranger, où sept années d’études en médecine générale sont requises ? »
Il reconnaît les craintes du gouvernement quant à l’émigration des médecins, mais exhorte celui-ci à fournir des garanties concernant la qualité de la formation pour rassurer les étudiants. Il insiste sur la nécessité d’engager un dialogue constructif avec eux plutôt que de réprimer leurs manifestations.
La scène universitaire marocaine est le théâtre de manifestations étudiantes persistantes depuis des mois, en opposition aux décisions ministérielles de réduction de la durée des études en médecine et en pharmacie.