La visite prolongée du chef d’état-major de l’armée algérienne en Arabie saoudite, entamée le 3 février, suscite des interrogations alors qu’elle semble n’avoir abouti à rien de concret jusqu’à présent. Malgré un cadre officiel et une présentation solennelle, le séjour de Saïd Chengriha à Riyad semble stagner, illustré uniquement par un cliché avec le jeune ministre saoudien de la Défense, sans autres avancées significatives. L’objectif initial du régime d’Alger, qui avait placé de grands espoirs dans cette visite, semble donc être déçu.
Dix jours après le début de sa visite, Saïd Chengriha est toujours en Arabie saoudite, sans que les détails de son emploi du temps ne soient clairs. Si le cadre officiel de sa présence était le Salon mondial de la défense à Riyad, qui s’est tenu du 4 au 8 février, aucune avancée tangible n’a été signalée. Sa prolongation suggère une attente certaine, probablement liée à l’espoir d’une rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, en vue de discuter des intérêts stratégiques de l’Algérie.
Parmi les demandes potentielles de Saïd Chengriha figurent des requêtes concernant l’appui saoudien dans divers domaines, notamment la médiation auprès des Émirats arabes unis pour mettre fin à leur soutien présumé à Rabat, en particulier sur la question du Sahara. Parallèlement, l’Algérie semble chercher à diversifier ses sources d’approvisionnement en armement, dans un contexte où sa dépendance envers la Russie pose des problèmes logistiques.
Cependant, les perspectives de succès pour Saïd Chengriha semblent minces, d’autant plus que l’Arabie saoudite a récemment affirmé son soutien indéfectible à l’intégrité territoriale du Maroc, une position qui va à l’encontre des intérêts algériens. Les tentatives antérieures de médiation saoudienne, proposées lors de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc en août 2022, ont été rejetées par Alger, compliquant davantage la situation.
En fin de compte, cette visite prolongée risque de s’avérer embarrassante pour l’armée algérienne, en l’absence de résultats tangibles et face à l’attitude résolue de l’Arabie saoudite. La persistance de Saïd Chengriha devant le palais princier saoudien ne semble pas susceptible de changer la donne, mais plutôt de renforcer une image dévalorisante pour un militaire de son rang.