Le Maroc est confronté à une crise sécheresse d’une gravité exceptionnelle, franchissant le seuil d’alerte le plus sévère jamais déclaré. Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a dressé un constat alarmant lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil de gouvernement du jeudi 22 décembre 2023.
Le pays entame sa cinquième année consécutive de sécheresse, une situation inédite avec des conséquences multiples sur la gestion des ressources en eau. Les trois derniers mois ont enregistré une pluviométrie moyenne de 21 mm, soit une baisse de 67% par rapport à la normale des précipitations. La moyenne annuelle de la température a dépassé de 1,30°, indiquant une tendance vers une nouvelle année de sécheresse, selon M. Baraka.
Les barrages du Maroc présentent un taux de remplissage de 23,5%, contre 31% en 2022, soulignant l’impact limité des récentes pluies, principalement concentrées sur les villes côtières. Le volume total d’eau réceptionné par les barrages en 2023 s’élève à 519 millions de m3, comparé à 1,5 milliard de m3 en 2022.
Pour faire face à cette crise, le gouvernement a accéléré certains projets, notamment l’autoroute de l’eau et le projet d’interconnexion des bassins de Sebou et de Bouregreg. Les projets de dessalement de l’eau de mer, tels que la station de Safi, sont en cours d’exécution, contribuant déjà à l’approvisionnement en eau potable.
Cependant, des coupures et des réductions de débit ne sont pas exclues. Les commissions régionales, présidées par les walis et les préfets, suivent de près l’état des réserves localement, prêtes à prendre des mesures de rationalisation en fonction de l’évolution de la situation. Nizar Baraka appelle à l’optimisme, espérant des conditions météorologiques plus clémentes dans les mois à venir, avec des précipitations abondantes et des chutes de neige.