La revue française « Jeune Afrique » a rapporté les propos d’une source gouvernementale marocaine selon lesquels la déclaration du président français Emmanuel Macron il y a deux jours sur la force et la qualité des relations entre Paris et Rabat ne reflète pas la réalité.
Lors de la conférence de presse qui a suivi son discours sur les relations entre la France et l’Afrique, le 27 février au Palais de l’Élysée, le président français a reconnu l’existence de problèmes avec le Maroc, en particulier en raison de l’affaire Pegasus et de l’espionnage qu’il a déclaré avoir été fabriqué par les médias, ainsi que du vote contre le Royaume au Parlement européen le 19 janvier dernier. Cependant, il a insisté sur le fait que les relations avec le roi Mohammed VI étaient amicales et le resteraient.
Un message qui n’a visiblement pas convaincu Rabat, selon des sources de la revue « Jeune Afrique », où une source gouvernementale marocaine a déclaré : « Au contraire, les relations ne sont ni amicales ni bonnes, ni entre les deux gouvernements, ni entre le palais royal et l’Elysée ».
Selon cette source, les deux sujets mentionnés par le président français en tant que sources de tension « ne sont que des clarifications de cette situation. D’autres points de tension ont été délibérément cachés, notamment l’abus de visas, la campagne médiatique et les harcèlements judiciaires ».
La même source gouvernementale ajoute que la participation des médias et de certains cercles français à l’affaire Pegasus et sa promotion ne peuvent se faire sans l’intervention des autorités françaises, tout comme le vote du Parlement européen n’aurait pas pu avoir lieu sans la mobilisation active du groupe dominé par la majorité présidentielle française dirigé par Stéphane Séjourné, dont les liens avec l’Élysée sont connus.
Aux yeux des autorités marocaines, ces deux cas font partie d’une attaque visant à gagner de l’influence sur le Maroc et à contenir ses choix de politique intérieure et extérieure, selon ce que rapporte le magazine. Le Maroc ne tolère plus les comportements hypocrites, ont ajouté ces sources.