Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune exprime son mécontentement quant au bilan de ses services de renseignements et de ses diplomates. La cause de cette frustration présidentielle est claire : le rejet de la Mauritanie de rejoindre un projet cher à Tebboune, celui d’un Maghreb sans le Maroc. L’absence de la Mauritanie lors de la Réunion Consultative de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye à Tunis le 22 avril a été remarquée, anéantissant ainsi le projet algérien de former un « front anti-marocain » ou un Maghreb alternatif.
La réunion tripartite de Tunis sans la Mauritanie a vidé le projet algérien de sa substance, le réduisant à une simple rencontre informelle dénuée de toute portée stratégique. Les dirigeants des trois pays ont souligné la nécessité de renforcer la sécurité, la stabilité et le développement dans la région, sans annoncer la création d’un nouveau bloc, comme l’espérait Tebboune.
L’échec de ce projet est attribué par Tebboune à ses services, en particulier au renseignement extérieur et à la diplomatie algérienne. Malgré le lobbying intense exercé en Mauritanie depuis 2022, les dirigeants mauritaniens ont refusé de se laisser influencer par Alger, préférant maintenir leur équilibre entre Rabat et Alger.
Les tentatives des lobbys algériens pour perturber les relations entre Nouakchott et Rabat ont échoué, tout comme les efforts pour convaincre la Mauritanie de rejoindre le processus maghrébin proposé par Tebboune. Les positions hostiles de l’Algérie envers les Émirats arabes unis ont également dissuadé la Mauritanie de suivre l’agenda algérien.
En fin de compte, malgré les rencontres et les pressions, la Mauritanie a gentiment décliné l’invitation à rejoindre le projet, préférant se concentrer sur ses propres priorités. Cet échec est donc une mauvaise note pour les services de renseignements et la diplomatie algérienne.