Dans la fraîcheur du soir de Marrakech, une foule lumineuse s’est rassemblée pour une cause sombre. Mercredi, des centaines d’étudiants de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, appuyés par un cortège de parents, ont défilé avec des bougies allumées à travers le cœur de la ville. Leur marche, qui s’étendait de l’avenue Mohammed V jusqu’à la place Al-Harthi, était une protestation vibrante contre la récente décision ministérielle visant à réduire de sept à six ans la durée des études dans les établissements de médecine, de pharmacie et de dentisterie.
Armés de banderoles et de slogans qui déclaraient « C’est une honte, c’est un scandale… Nos enfants sont en danger » et « Ô responsable, pourquoi cette peur… La grève est un droit légitime », les manifestants ont clairement marqué leur désaccord. Ils revendiquaient aussi un respect indéfectible pour « La qualité de la formation est une ligne rouge ».
Au cœur de cette manifestation, Yasser Al-Qiyasi, le président du bureau des étudiants, a confié au journal « Al Amk » que l’intention derrière cette marche était double : faire entendre la voix des étudiants auprès des autorités et initier un dialogue efficace à l’échelle nationale. Il a souligné que les discussions nécessaires ne devraient pas se limiter à des échanges locaux avec les représentants du conseil de faculté, mais s’étendre à un cadre plus large car, selon lui, « le problème n’est pas local mais national ».
Al-Qiyasi a également fait part de son regret de voir les étudiants contraints de protester dans les rues, rappelant que leur place devrait être dans les hôpitaux et les salles de cours. Il a exprimé sa solidarité avec les étudiants d’autres institutions, victimes de suspensions ou d’expulsions qu’il qualifie d' »arbitraires » et préjudiciables.
En conclusion, Al-Qiyasi a réaffirmé l’engagement patriotique des étudiants envers leur pays : « Notre pays a besoin de nous, et nous aimons notre pays et notre patriotisme passe avant tout. L’objectif principal est de servir la santé du citoyen marocain. »