Mohamed Saleh Tamek, délégué général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion au Maroc, a lancé un cri d’alarme sur l’état critique des prisons du royaume. En seulement deux mois, la population carcérale a augmenté de 100 000 à 103 000 détenus, poussant les établissements à leur limite de capacité. Cette surpopulation carcérale met en péril les droits des prisonniers et menace d’annuler les efforts pour maintenir des conditions dignes.
Tamek a révélé cette situation préoccupante lors d’une discussion sur le budget de l’administration pénitentiaire. Il a critiqué la détention provisoire, souvent utilisée sans considération des garanties financières ou de la probabilité de fuite des accusés. La crise s’aggrave en raison des salaires insuffisants et du surmenage du personnel carcéral, dont les rémunérations n’ont pas été augmentées depuis 2009.
Face à cette situation, Tamek a proposé la création de « prisons privées » comme solution partielle, suggérant une collaboration entre les secteurs public et privé pour la construction de nouvelles prisons. Ces établissements seraient construits et gérés par des entreprises privées, puis loués à l’État pour une durée de 30 ans. Cette proposition, bien qu’innovante, soulève des questions sur le rôle de l’État dans la gestion du système carcéral.
Actuellement, le Maroc dispose de 27 prisons aux normes internationales, mais elles ne suffisent plus à accueillir l’afflux croissant de détenus. La construction de nouvelles prisons étant coûteuse et lente, la proposition de Tamek pourrait offrir une solution à court terme à la crise de surpopulation carcérale au Maroc.