La 31ème édition de la Foire de la production algérienne, ouverte à Alger depuis jeudi dernier, a été marquée par les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, qui a répété à plusieurs reprises aux entrepreneurs et exposants présents : « Vous êtes sous protection. » Cependant, le mystère demeure quant à la nature de cette protection et contre quelle menace elle est censée les préserver.
Les restrictions aux libertés en Algérie, notamment dans la « nouvelle Algérie, » soulignent un climat d’incertitudes pour les entrepreneurs. Des dizaines d’hommes d’affaires sont actuellement en prison, d’autres font face à des interdictions de sortie du territoire, et même les petits commerçants ont été lourdement sanctionnés. Les procès interminables et les tracasseries administratives alimentent une atmosphère peu propice au développement des activités économiques.
Lors de sa visite à la Foire, le président Tebboune a tenté de rassurer les chefs d’entreprise en affirmant qu’ils étaient « sous protection. » Cependant, l’absence de détails sur la nature de cette protection soulève des questions sur la réalité de la sécurité dont ils bénéficieraient.
Les déclarations du président soulignent également les paradoxes économiques de l’Algérie. Bien que Tebboune salue les entrepreneurs pour leurs efforts, la réalité économique du pays est loin d’être aussi encourageante. Le régime, critiqué pour des pratiques opaques, semble entretenir un système économique favorisant l’importation au détriment de la production locale.
Les entrepreneurs algériens, malgré les déclarations rassurantes, restent préoccupés par un climat des affaires délétère, marqué par le clientélisme, le favoritisme, et des règlements de comptes politiques. La dénonciation de cette situation par la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes en septembre dernier témoigne de la gravité de la crise.
En dépit des assurances présidentielles, l’Algérie reste en proie à une complexité économique exacerbée par l’emprise des généraux sur tous les secteurs, transformant le pays en une vaste propriété privée. Les déclarations rassurantes d’Abdelmadjid Tebboune envers les entrepreneurs laissent subsister des inquiétudes profondes, car elles pourraient n’être qu’un vernis visant à calmer des entrepreneurs susceptibles de se heurter aux intérêts militaires. Cette réalité, où la protection demeure floue et sujette à interprétation, souligne les enjeux politico-économiques auxquels font face les acteurs économiques en Algérie. Dans ce contexte, la malheureuse population algérienne se trouve guidée à la merci de puissantes figures militaires, laissant l’avenir économique du pays dans une incertitude persistante.
En conclusion, la situation économique en Algérie demeure complexe, et les déclarations du président Tebboune ne parviennent pas à dissiper les inquiétudes des entrepreneurs quant à leur avenir dans un pays où la protection reste un concept flou et ambigu.