Dans un rapport exhaustif rendu public par le ministère de l’Intérieur marocain, une frappante révélation a été faite : 137 élus locaux, incluant présidents et vice-présidents de collectivités territoriales, conseillers municipaux et d’anciens présidents, sont actuellement sous le coup de poursuites judiciaires. Ces mesures judiciaires sont la conséquence de diverses infractions, allant de la gestion financière douteuse à des cas avérés de conflits d’intérêts.
Le ministre de l’Intérieur, Abd Elouafi Laftit, a détaillé le contenu de ce rapport devant la Commission de l’Intérieur de la Chambre des représentants, mettant l’accent sur le rôle vigilant du ministère dans le suivi des affaires judiciaires impliquant les élus. Des sanctions drastiques ont été adoptées, allant jusqu’à la radiation des listes électorales et l’inéligibilité à exercer toute fonction élective, affectant un nombre non négligeable d’élus à divers niveaux.
La procédure judiciaire a été déclenchée suite à l’examen de 193 plaintes émanant des différents acteurs de la vie civique et politique. Ces dernières pointent du doigt des irrégularités dans les sphères financière, administrative et d’urbanisme, ainsi que des situations problématiques de conflits d’intérêts.
Pour prévenir de tels écueils à l’avenir, la Direction Générale des Collectivités Territoriales a pris des mesures proactives, émettant des circulaires explicites pour aider les présidents des collectivités territoriales à mieux cerner et appliquer les lois en vigueur, surtout en ce qui concerne la destitution d’élus en faute et la gestion des conflits d’intérêts.
Ces initiatives interviennent dans un climat de quête accrue de transparence et d’intégrité au sein des institutions locales marocaines. Le rapport témoigne d’une volonté ferme de lutter contre la corruption et de promouvoir une gouvernance locale intègre et efficace.
Par ailleurs, le ministère a diligenté des actions concrètes, résultant en la destitution de 58 élus déjà en poste, dont 18 présidents de conseils. Les tribunaux administratifs, en collaboration étroite avec l’Agence judiciaire du Royaume, ont été sollicités pour statuer sur les cas litigieux, aboutissant à la dissolution de quatre conseils territoriaux.
L’accent est mis sur la nécessité d’aligner la responsabilité des élus sur une obligation de rendre compte, comme en témoigne la circulaire n° 21854 du 17 mars 2022 sur le conflit d’intérêts. De plus, des cas spécifiques de conflits d’intérêts ont été signalés et traités, démontrant l’engagement actif des autorités pour assainir le paysage politique local.