Lundi soir, la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Marrakech a condamné un officier de police à cinq ans de prison pour son implication dans la mort de Yassine Chabli alors qu’il était en garde à vue au commissariat de Ben Guerir, dans la province de Rehamna. Après plus de trois heures de débats, le tribunal a jugé l’officier coupable d' »usage de la violence par un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions » et d' »homicide involontaire par négligence », en vertu des articles 231 et 432 du code pénal.
Cependant, l’enquête judiciaire se poursuit pour trois autres policiers impliqués dans cette affaire. Deux sont en détention, tandis qu’un troisième est en liberté provisoire.
Précédemment, le tribunal de Marrakech s’était déclaré incompétent pour traiter cette affaire et avait transféré le dossier à la chambre criminelle de la cour d’appel. Mais ce jugement fut annulé par la cour d’appel de Marrakech, et la cour de cassation a rejeté la demande de la défense.
De retour au tribunal de Marrakech, l’accusé a de nouveau été présenté, tandis que l’avocat Abdelilah Tashfin représentait la famille de la victime en tant que partie civile, accompagné de l’équipe de défense.
L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a organisé un sit-in le 13 mars dernier devant le tribunal de Ben Guerir, dénonçant les poursuites judiciaires contre la famille de Chabli comme une tentative de pression.
Le procureur général de la cour d’appel de Marrakech a déclaré que la mort de Yassine Chabli n’était pas liée aux conditions de détention, mais résultait de ses propres blessures. L’enquête supervisée par le parquet a conclu que Chabli, arrêté en état d’ébriété sur la voie publique, avait été pris dans un état hystérique, se heurtant au sol à plusieurs reprises et insultant les policiers qui l’avaient interpellé.